Inés Mosquera Valencia, afrodescendante et avocate originaire du département du Chocó, sait faire du crochet. Elle l'a toujours fait comme passe-temps. Mais à présent qu'elle a un handicap et que cette activité lui sert de thérapie, elle sait que le crochet peut se transformer en un nouveau projet d'entreprise.

C'est ce qui l'a amené à prendre part la semaine dernière à la première Foire de l'Entrepreunariat pour la Population Afrodescendante qui s'est déroulée dans le nouveau Centre d'Intégration Afrodescendante de  Medellín, inauguré en décembre de l'année dernière.

Là, en plus de faire la connaissance de plusieurs entrepreneurs, elle s'est rendue compte que son habileté avec une aiguille, qu'elle a développé alors qu'elle n'était qu'une gamine de 8 ans, peut lui offrir une source de revenus et lui procurer une meilleure qualité de vie.

“J'ai été mise à la retraite  il y a deux ans du travail d'avocate que j'occupais à l'Institut du Bien-être Familial, à cause d,un accident au cours duquel j'ai presque perdu un bras. Par la suite, j'ai essayé d'obtenir un autre type d'emploi, mais ça n'a pas été possible ”, raconte Mosquera.

Elle ne dispose pas encore de connaissance en administration ou en comptabilité, et encore moins sur le marketing, mais elle espère que la Fédération des Afrodescendants  (Fedeafro), par le biais de la marie de Medellín, pourra lui apporter ces connaissances pour démarrer son entreprise.

“Nous, à travers une fondation, sommes en train d'implémenter la politique Publique Afrode Medellín, avec l'aide du Secrétarait de l'Inclusion Sociale et de la Famille . Et le thème de l'entrepreunariat et du développement ethnique fait partie de cette politique ”, selon Deicy Helena Bermúdez Hurtado,avocate et pédagogue, directrice de Fedeafro.

Dans une étude réalisée par la Fédération des Afrodescendants pour la formulation de cette politique publique en 2013, les chercheurs ont constaté que 70% de cette population mènent des activités économiques informelles, comme la vente ambulante et le travail domestique non déclaré.

“Ces initiatives ou idées d'entreprises ont besoin d'accompagnement, avec l'objectif de formuler des méthodes et stratégies qui permettent qu'elles ne restent pas seulement dans la pensée, mais qu'elles se concrétisent dans une entreprise spécifique ”, indique Bermúdez.

Dans ce cadre, la Fédération a invité  Cultura E pour qu'elle expose ses programmes d'entreprenariat. Il s'agit d'un projet de la Mairie qui vise à constituer de nouvelles entreprises.

Le Fonds Emprende, le programme qui finance les initiatives entreprenariales développées par les élèves du SENA ont également pris part aux échanges.

Et ce n'est que le préambule d'une série de cours, exposés, ateliers, conférences et processus de conseils de Cultura E. 30 des 35 entrepreneurs présent à cette journée d'entreprenariat pourront accéder à ces aides.

L'objectif selon Bermúdez, est que la Mairie leur octroie un crédit non remboursable qui serait remis aux entrepreneurs s'ils respectent certains termes et certaines règles. 

Pour Mosquera, il s'agit là d'une très bonne opportuniéde faire fonctionner son entreprise et de continuer à fabriquer des sacs, des gilets, des nappes, bonnets ...

“Grâce à cela, je vais pouvoir apprendre comment gérer mon entreprise et je pourrais même employer des personnes pour qu'elles m'aident. Je fais face à tout, ce dont j'ai besoin, c'est que l'on m'apprenne comment mener les choses à bien”, ajoute-t-elle.

PAOLA MORALES ESCOBAR
Redactora EL TIEMPO

Traduit de l'Espagnol par Guy Everard Mbarga http://guyzoducamer.afrikblog.com/

Source : http://www.eltiempo.com/colombia/medellin/los-afros-de-medellin-exploran-oportunidades-empresariales/15186215
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