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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
15 septembre 2013

Création d'un Institut de la Langue et de la Culture Afrobolivienne

 

L'Institut de la Langue et de la Culture Afrobolivienne (Instituto de Lengua y Cultura Afroboliviano) a été inauguré à Tocaña, Nor Yungas de La Paz le 7 septembre dernier, pour que les Afroboliviens s'apprprient leur langue, même si certains universitaires affirment plutôt qu'il s'agit d'un dialecte.

 

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Población. Mujeres afrobolivianas reunidas en un evento educativo. Foto: Archivo

La Razón (Edición impresa) / Guiomara Calle / La Paz

00:03 / 08 de septiembre de 2013

La création d'un dictionnaire d emots sera l'un des objectifs de l'Institut de Langue et de la Culture Afrobolivienne inauguré le 7 septembre dernier. Dans ce sens, un travail sera effectué sur la base d'une compilation de 549 vocables du livre El habla afroyungueña (Le aprler Afrodes Yungas). 

Nous avons une partie de notre langue afro dans le livre El habla afroyungueña et les mots de ce texte seront socialisés au peuple, pour augmenter les vocalbes et avoir une seconde édition qui constituera de base à l'Institut de la Langue et de la Culture Afrobolivien ”, explique  Menry Vásquez, responsable du projet Afrobolivien au Ministère del'Éducation.

Les afroboliviens ont inauguré leur premier institut de Langue et de Culture à Tocaña (Nor Yungas) car cet endroit est considéré comme leur base ancestrale. Le principal objectif est l'appropriation de la langue afro dans l'État.

Ce texte (voir l'infographie) a été compilé par Juan Angola, un afrobolivien, et contient 549 mots extraits en 17 ans. L'exemplaire a été remis l'an dernier comme exemple du langage existant des euples afros, indique l'auteur.

“La recherche a débuté en 1995 par un dénombrement de tous les mots dont je me souvenais de mon enfance. J'ai par la suite échangé avec les ainés afrodescendants de Inquisivi, Ocobaya, Nor et Sud Yungas, qui qui m'ont raconté que les ancêtres ont fait preuve d'ingéniosité pour créer une nouvelle langue dérivant de l'aymara et du quechua, et qui se perd actuellement parmi les jeunes”, indique Angola.

Le dénominatif de “langue afro”, qui mélange l'aymara et le quechua suscite des questionnements de certains chercheurs et experts en linguistique, qui considèrent qu'il n'est pas possible de l'appeller une languecompte tenu de cette situation. Pour la directrice de l'institut de Linguistique de La Paz, Filomena Miranda, le terme adéquat est dialecte ou “castillan afrobolivien”.

Débat. “Lors du travail de terrain que nous avons effectué, on a compilé des chansons de Tocaña et de Chicaloma, et on voit qu'il ne s'agit pas d'une langue, mais d'une variante du castillan, mais principalement de l'aymara”, signale Miranda.

Une langue appartient à un peuple ou une nation ; un dialecte est la variante ou la modification d'une langue associée à la zone géographique.

Le directeur de l'institut Plurinational des Langues, Pedro Apala, a également remis en question l'appellation de langue afro et a indiqué que, en termes linguistiques, il s'agit plus d'un dialecte pidgin, qui est le mélange de plusieurs langues, car, soutient-il, en plus de l'aymara, du quechua et du castillan, il y a aussi le portugais. Cependant Angola affirme pour sa part que l'on peut la considérer comme une langue, car elle a constitué une manière historique de communiquer entre afroboliviens.

Vásquez et Alejandro Ariondo, président du Conseil de l'Éducation Afrobolivienne, partagent cette affirmation.

Nous sommes en discussion, car pour beaucoup d'universitaires, ce n'est pas une lange, mais pour nous ça l'est, et nous ferons dont une recherche à travers l'Institut ”, indique Vásquez.

Mais le député afrobolivien Jorge Medina, de son côté soutient que le langage afro est un dialecte.  “L'aymara, le quechua, le guaraní et les 33 autres sont effectivement des langues. Le notre estconstitué d'usages qui ont survenu dans le processus historique de la traite négrière, quand les africains étaient en contact avec les aymaras durant l'époque de la Colonie ”.

Le ministre de l'Éducation Roberto Aguilar, a indiqué que ce débat doit être résolu par le peuple afrobolivien, tel que l'établit un des principes de l'implémentation des instituts de langue et de culture.

En plus de la sauvegarde du langage, l'institut de la Langue et de la Culture Afrobolivien enseignera des danses, la fabrication d'outils, d'instruments musicaux entre autres, qui pourraient être  incorporés dans le curriculum éducatif régionalisé.

Menry Vásquez, responsable du projet Afrobolivien du Ministère de l'Éducation a expliqué que l'institut sera également un centre d'apprentissage pour les afrodescendants et ceux qui ne le sont pas. Dans ce sens, des groupes  d'anciens seront sollicité pour transmettre les savoirs culturels aux nouvelles générations.

Nous avons des instruments musicaux et des outils de travail propres au peuple et c'est ce que l'on apprendra aux plus jeunes pour préserver notre culture et nous voulons la partager avec ceux qui ne sont pas afros”, a indiqué Vásquez.

La célèbre saya afrobolivienne et les chansons également feront partie de l'apprentissage qui sera offert à l'institut qui fonctionnera à Tocaña, Nor Yungas, à l'occasion du mois du peuple afrobolivien.

La Loi 200 de 2010 a établi la création de la Journée Nationale du peuple Afrobolivien chaque 23 septembre. Le député afrodescendant, Jorge Medina, a rappellé que lors d'une réunion de la population, il avait été décidé de réaliser des festivités et des activités durant tout le mois.

Nous estimons qu'il est mieux d'avoir un mois de l'afrobolivianité avec pour objectif d'être davantage visible et de montrer au pays que nous sommes un peuple avec un territoire, une identité et une culture propre ”, a indiqué Medina.

Il a ajouté que les derniers détails sont en cours d'élaboration pour définir les dates exactes pour la réalisation des différentes activités portives dans tout le pays.

Le ministre de l'Éducation, Roberto Aguilar, a évoqué la possibilité d'intégrer la langue, les savoirs et les connaissances afros au curriculum éducatif.

C'est le peuple ou la nation qui décide ce qu'il ou elle va enseigner à ses enfants, dans le contexte de ce qu'ils considèrent comme étant fondamental pour qu'ils puissent continuer à grandir en tant que tel ”, a-t-il souligné.

Il a cité come exemple le langage du peuple afrobolivien, qui sera débattu et complété dans son Institut de Langue et de culture.

Le Président du Conseil de l'Éducation du Peuple Afrobolivien (Consejo de Educación del Pueblo Afroboliviano), Alejandro Ariondo, avait à une occasion antérieure indiqué que cette population chercherait à incorporer l'enseignement de sa langue dans les collèges qui accueillent des étudiants afrodescendants.

Aguilar rappelle que les afroboliviens construisent leur propre programme scolaire régionalisé, dans lequel ils peuvent incorporer leur angue pour par la suite trouver un consensus pour son enseignement avec les autres parents de famille et les maitres.

Traduit de l'Espagnol par Guy Everard Mbarga http://guyzoducamer.afrikblog.com

http://www.la-razon.com/sociedad/palabras-base-lengua-afroboliviana_0_1902409852.html

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