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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
3 février 2013

La difficulté d'accès des noirs brésiliens à la structure de pouvoir

 La faible représentativité de la population noire dans les sphères de pouvoir mène au cercle vicieux du manque d'accès à ces postes et aussi à la difficulté d'évolution dans l'échelle sociale.

dilmaroussef

Pour le professeur de l'Université Fédérale du Rio de Janeiro (UFRJ) Marcelo Paixão, coordinnateur du Laboratoire d'Analyses Économiques, Historiques, Sociales et Statistiques des Relations Sociales (Laeser) de l'Institut d' Économie (IE), quand une personne à la peau foncée évolue dans l'échelle sociale, il se trouve face à davantage de barrières pour jouir de la condition conquise.

Il rappelle que l'on ne peut pas écarter le fait que les pratiques sociales existantes, indépendemment des conditions économiques, ne favorisent pas la mobilité sociale ascendante de la population noire. “Parce que au Brésil, il y a eu une espèce de consensus selon lequel les meilleures positions devraient être occupées par un groupe de couleur déterminée et par un groupe d'un sexe déterminé. Et que les autres fonctions sociales de moindre importance, les plus précaires, pourraient elles être exercées par les personnes noires”.

Selon le professeur, ce ne peut pas être le hasard que parmi les chanteurs et les jouers de football, l'on retrouve autant de noirs importants et que dans dans des fonctions comme dans la Confédération Nationale de l'Industrie et au Congrès National, il n y en ait presqu'aucun. “L'abolition a eu lieu il y a plus de 100 ans, un processus de changement aurait déjà dû se produire au pays, si n'existaient pas ces autres barrières”.

La conseillère politique de l'Institut des Études Sociéconomiques (Inesc), Eliana Graça, rappelle que cette difficulté d'accès des noirs à la structure de pouvoir provoque l'absence dans l'ordre du jour de la politique raciale dans le débat.

“Les droits et les intérêts de la population noire ne réussissent pas à atteindre la structure de pouvoir. Nous pensons que que si ces gens occupaient des espaces de pouvoirs, ils seraient en condition de  [s'occuper] des besoins de cette population. On ne regarde pas ce secteur spécifique, je veux dire que, l'agenda politique, en général, ne fait pas attention à la population noire, puisqu'il n y a personne pour défendre cet ordre du jour”.

La député fédérale Benedita da Silva va plus loin. Pour elle, l'exclusion porte préjudice au développement de l'ensemble du pays.

On perd un segment qui a une culture forte, expressif au niveau économique, politique, scientifique, technologique. Les noirs qui sont arrivés[au pays durant l'esclavage] n'étaient pas analphabètes, comme on les a fait passer historiquement. Ils avaient des savoirs [et parmi eux, il y avait certains qui étaient ] même des rois et des reines dans leurs pays respectifs, avec leur langue, leurs traditions”.

Pour Benedita, la représentation raciale dans la politique s'est améliorée , mais elle est encore très loin de ce qui serait l'idéal. Elle croit que le noir se bat davantage pour conquérir plus d'espace, mas il est encore loin d'atteindre cette représentation[idéale].

On peut encore dire : fulano est ici, sicrano est lá. C'est une conquête, ça le demeure, mais on peut encore [compter les gens] sur les doigts des mains. Ce qu'on cherche c'est que dans un court laps de temps, que ce soit quelque chose de naturel dont on n'a pas besoin de parler.”

Pour la secrétaire des politiques d'actions affirmatives du Secrétariat des Politiques de Promotion de l'Égalité Raciale (Seppir), Ângela Nascimento, la difficulté commence avec le manque d'accès à divers mécanismes qui facilitent l'entrée dans le pouvoir politique, comme l'enseignement supérieur.

Dans la vie de la population noire, l'accès à l'enseignement supérieur a été plus difficile. Cette réalité commence à changer avec la politique des quotas. L'accès èa des opportunités de charges publiques déterminées était également plus difficile, et c'est encore plus difficle pour la population noire”.

Ângela affirme que l'expectative par rapport à la loi des quotas, qui commence à devenir la norme pour toutes les universités et instituts fédéraux, augemente encore plus la participation à d'autres fonctions , “y compris le pouvoir politique ” de la jeunesse qui est en train d'accéder à l'université.

Selon les données du Recensement de 2010 de l'Institut Brésilien de Géorgraphie et de la Statistique (IBGE), la proportion des noirs qui fréquentaient l'enseignement supérieur est passée de 2,3% en 2000 à 8,4% en 2010. Chez les métisses, ce nombre est passé de 2,2% à 6,7%. 

Traduit du Portugais par Guy Everard Mbarga http://guyzoducamer.afrikblog.com/

Source: Advivo

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