La communauté quilombola de Rio dos Macacos à  Bahia, publie une Lettre au peuple brésilien, demandant son soutien pour pouvoir demeurer sur son territoire traditionnel. Située près d'une copopriété de la Marine brésilienne, la communauté est menacée d'expulsion par les forces armées. Plusieurs familles vivent sur ces lieux depuis plus de 100 ans. Ci-dessous, le document publié et signé par le Mouvement Noir Unifié (Movimento Negro Unificado) et par le Front National de Défense des Territoires Quilombolas ( Frente Nacional em Defesa dos Territórios Quilombolas).

Une fois de plus dans notre pays, nous assistons au non respect des droits des communautés quilombolas! La date d'éviction du quilombo do Rio dos Macacos à Bahia est déterminnée : il s'agit du 04 mars 2012. Ce sont des personnes qui vivent sur ces terres depuis plus de cent ans, résistant aux différentes contraintes imposées par la Marine Brésilienne. La Constitution  garantit en son article 68 sur les dispositions transitoires, la démarcation, l'octroi de titre de propriété des terres occupées par les rémanescences des quilombos, rendant possible la continuité de ces communuatés, qui doivent être considérées comme la plus grande preuve du symbole de la lutte contre l'esclavage, dans le passé, et le racisme de nos jours.

La Marine du Brésil une fois de plus montre qu'elle est une institution qui s'oppose aux noirs, compte tenu des exemples de la Révolte de la Chibata entre autre. L'éviction du Quilombo de Rio dos Macacos à  Bahia est un manque de respect des traités internationaux signés par le Brésil, comme par exemple lors de la 3èmeConférence Mondiale contre le Racisme de Durban en Afrique du Sud en 2001, la Convention 169 de l'OIT... une fois de plus, le crime commis contre la communauté de Pinheirinho va se répéter. Nous, Quilombolas, Noir(es), militants contre le racisme de toutes les ethnies organisées à travers le Front de Défense des Territoires Quilombolas - nous positionnons contre cet acte arbitraire, et nous appellons la société en général, toutes les organisations du Mouvement Social et Social Noir à protester contre ce manque de respect flagrant des quilombolas et du peuple brésilien.

Nous rappelons que la Présidente Dilma ne peut pas permettre que cette action se produise devant ses yeux, à un endroit proche de celui qu'elle et d'autres Président ont choisi pour passer leurs vacances. Nous ne permettrons pas que cette expulsion se produise. Nous sommes tous des quilombolas, nous sommes tous du Quilombo do Rio dos Macacos!

Movimento Negro Unificado – GT de Lutas, Autônomo e Independente

Frente Nacional em Defesa dos Territórios Quilombolas.

Comprendre l'affaire :

Cela fait plus de 100 ans que des familles quilombolas vivent dans la région du Rio dos Macacos. Elles sont l'objet de menaces constantes de la part de la Marine Nationale qui possède une copopriété dans le secteur qu'elle souhaite étendre en expulsant les quilombolas de l'endroit. La Marine a déja organisé des poursuites, des destructions de maisons dans le Quilombo, et empêche quiconque d'entrer ou de sortir des lieux. Même les agents de l'Incra (Institut National de Colonisation et de la Réforme Agraire), chargés d'accorder des titres de propriété aux territoires quilombolas ont été empêchés d'entrer à Rio dos Macacos.

En 2009, la a communauté a reçu une ordonnance d'expulsion, mais, avec la reconnaissance de la zone quilombola, le délai avait été prolongé jusqu'au 04/03/2012. Le 27 février dernier, une réunion s'est tenue pour que l'ordonnance d'expulsion soit reportée dans 5 ans jusqu'à la conclusion du rapport de l'Incra, mais rien ne garantit que cet accord sera respecté.

Traduit du Portugais par Guy Everard Mbarga http://guyzoducamer.afrikblog.com/

http://www.geledes.org.br/areas-de-atuacao/questao-racial/afrobrasileiros-e-suas-lutas/13274-a-comunidade-quilombola-de-rio-dos-macacos-divulga-carta-ao-povo-brasileiro