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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
2 février 2012

Des mères africaines américaines réagissent aux stéréotypes sur leurs enfants à l’école

 

 

 

Un groupe de mères réagit à un article récemment publié dans un magazine en ligne, dans lequel on présente les ‘‘voix’’ et photographies d'un groupe de jeunes Africains Américains. Ces mères nous rappellent que le système éducatif a échoué historiquement à réaliser le potentiel académique des jeunes noirs, et a actuellement tendance à condamner des élèves de familles pauvres et de groupes minoritaires en général. Gracias Anneliese Bruner, Ebony Daughtry, Ivy Ellis, Cheryl Fields, Maleka Lawrence, Deborah Pullen, Loretta Singleton, et Amy Wilkins - Rima Brusi

black_boy_studying1Tracey et Abby Sparrow, respectivement enseignante de primaire et  vice-présidente d'une organisation à but non lucratif, ont récemment écrit un article dans la revue pour éducateurs Phi Delta Kappan. L'article a pour but de décrire les obstacles auxquels font face les jeunes noirs dans leur quête de réussite scolaire. Les deux auteures sont blanches. La méthodologie est discutable : les auteures sélectionnent un groupe de dix jeunes noirs pour raconter leur histoire. Le produit est puissant, et contient des fragments de récits intenses, presque sensationnalistes, accompagnés de photos convaincantes. L'impact probable? Dévastateur.

Les voix en question ont évidemment été publiées par les  auteures, et dans leur ensemble, elles ont pour effet de ressusciter et de rafraichir les stéréotypes suranés sur les hommes noirs, les familles noires et les communautés noires. Au lieu de fournir aux éducateurs et éducatrices qui lisent Kappan des stratégies et des analyses novatrices pour aider les jeunes noirs à réussir académiquement dans des circonstances difficiles, Sparrow et Sparrow réussissent à nous décourager.

 

 S'appropriant les mots (édités) de ces jeunes, les auteures attribuent l'échec scolaire à la musique qu'ils écoutent, à leurs groupes de pairs, à leurs pères absents, et à leurs mères - des mères qui, évidemment , s’avèrent plus dédiées à la «vie de la rue »qu’à la maternité dans ces pages. En tant que mères de huit jeunes africains - américains, nous connaissons une  histoire très différente, une histoire que les éducateurs doivent écouter. C'est l’histoire d’institutions qui ont systématiquement miné la promesse académique de nos jeunes noirs, plutôt que de nourrir.

Les voix citées par les Sparrow ne parlent  pas des  écoles. Elles ne disent pas qu’en général et en tant que pays, nous investissons moins dans l'éducation des enfants noirs que dans celle des Blancs. Elles ne disent pas que les élèves dans les écoles comptant une forte proportion d'étudiants issus des minorités, ont souvent des cours de sciences donnés par des enseignants qui n'ont pas la formation académique adéquate. Elles oublient aussi de mentionner que même avec les mêmes résultats que leurs homologues blancs, les étudiants noirs sont placés en algèbre dans la moitié des cas,  et que, dans les écoles intermédiaires et supérieures, ils sont 17 fois plus susceptibles d'être expulsés. De manière consistante, les élèves africains-américains sont poussés dans des cours et des programmes moins rigoureux, alors que leurs camarades blancs se préparent à l’université.

 

Pourquoi les jeunes interrogés par les Sparrow ne parlent pas des enseignants absents, des laboratoires qui ne sont pas fonctionnels, des cours trop faciles et d'autres problèmes éducatifs qui les affectent négativement? Eh bien, on ne sait pas s’ils diront quelque chose, car nous ne savons pas ce que les auteurs ont publié ou ce qu’ils ont mis de côté. Mais nous savons que pour beaucoup de nos élèves étudiants américains, les écoles dysfonctionnelles sont la norme et non l'exception, et nous savons aussi que de nombreux étudiants, et leurs parents, n’imaginent pas la possibilité d’une autre (norme) meilleure.

Enfin, ces enfants-là, comme c’est le cas pour le reste de notre culture sont abreuvés de manière continuelle d’histoires médiatiques sur les familles et les communautés africaines américaines dysfonctionnelles. Très peu souvent, ils sont et nous sommes exposés à des critiques honnêtes des injustices profondes que représentent notre système et nos pratiques.

 

Il est facile d'utiliser des élèves habitués à des systèmes éducatifs qui les abandonnent et de raconter aux éducateurs des histoires faciles, familières. Mais ce n’est pas honnête. Ce n'est pas non plus nouveau ou créatif. Cela fait des siècles que les systèmes éducatifs blâment les Africains Américains pour leur échec scolaire. Au lieu d'utiliser les pages de Kappan pour reproduire ces stéréotypes sur nos enfants et nos frères, on aimerait que le magazine profite de l'occasion pour demander à ses lecteurs de s'interroger sur la manière dont les écoles les mènent à l’échec chaque jour.
Traduit de l'Espagnol par Guy Everard Mbarga http://guyzoducamer.afrikblog.com

http://www.cerrandobrechasblog.org/2012/01/2038/

 

 

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