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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
2 juillet 2011

La cause des afrodescendants en Amérique Latine se renouvelle

 

Par Marta Gómez Ferrals

 

 

La Havane (PL) Dans l'Année Internationale consacrée par l’ONU aux afrodescendants d'Africains dans le monde, la  région Amérique Latine assume le devoir historique de combattre la discrimination, ouverte ou voilée, qui persiste. 


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Environ 150 millions de descendants d'africains, 30 % de la population de l'Amérique Latine et des Caraïbes souffrent des conséquences de la pauvreté et de l'exclusion disproportionnée selon un rapport du PNUD datant de Février.

 Dans un article publié à cette occasion, l'organe des Nations Unies pour le développement a précisé que le Brésil est le pays comptant le plus grand nombre d'afrodescendants de la région, et aussi celui dans lequel on observe la plus grande fracture raciale en terme de pauvreté et d'éducation.

Le témoignage de l'activiste Verónica Villagra, une uruguayenne, recueilli dans ce rapport dénonce le fait que dans son pays les afrodescendants sont pauvres en majorité et font face aux défis d'un racisme renouvelé dans ses formes d'exclusion. 

 Les informations diffusées par la presse cette année témoignent du fait qu'en Colombie, 80% des besoins fondamentaux  de ce secteur de la population demeurent insatisfaits, avec de faibles niveaux de revenu par habitant, équivalent à un tiers de la moyenne nationale.

 

En Argentine, une nation qui a très longtemps nié la présence possible de descendants d'africains, les événements historiques têtus démentent ces conclusions.

 Selon chercheur Diego Buffa  de l’Université de Cordoba, au 19ème, il y a eu d'importantes communautés d'esclaves à Tucumán, Santiago del Estero et Buenos Aires.

Selon le professeur Buffa, dans la ville de Cordoue, on retrouve des  caractéristiques qui prouvent la présence de composantes génétiques africaines, dont on a voulu effacer l'empreinte et que l'on croyait disparus au 19ème  siècle.

La discrimination contre les afrodescendants n'est malheureusement pas de nos jours un phénomène propre à  quelques pays, comme ceux cités.

 Il est présent partout où se trouvent des descendants d'Africains, même de manière subtile et masquée, même là où il y a eu de grandes réalisations sociales et où existent des programmes favorisant l'égalité et l'inclusion de tous les citoyens.

 

C'est l'un des faits sur lesquels les chercheurs et les activistes défenseurs des droits insistent aujourd'hui.

L'histoire de la région a démontré que, malgré le tournant  que signifia au 19ème siècle l'abolition de l'esclavage qui s'est produite de manière ponctuelle dans les nations du continent, le fléau de l'exclusion sociale et de la stigmatisation est resté en vigueur.

Selon les experts, après l'indépendance des métropoles gagnée par l'Amérique Latine, le modèle État-nation de type européen s'imposa, basé sur sur une domination et une culture uniques, qui ne reconnaissait pas et persécutait même la spiritualité et la culture indienne et des descendants d'Africains.

Ainsi les anciens esclaves et leurs enfants furent de nouveau placés au bas des classes sociales des nations nouvellement émergées des processus libertaires, comme des êtres de catégorie inférieure.

 Et cette injustice historique s'est produite, malgré le fait que le travail esclave fut essentiel dans le colonialiaisme, en offrant une base fondamentale pour l'économie.

Et cela s'es produit et se maintient de plus, malgré les indéniables contributions culturelles que les enfants d'Afrique et métisses n'ont jamais cessé de faire, des ingrédients indispensables de tant d'identités nationales des Amériques.

Certains chercheurs, comme le Cubain Fernando Martínez Heredia, considèrent qu'au cours des 15 dernières années est allé grandissante la perception de la persistance du racisme et le rejet de ses graves implications.

Celui qui dirige également l'Institut Cubain de Recherches Culturelles Marinillo affirme que cette vague de prise de conscience implique des groupes de plus en plus larges dans un bon nombre d'institutions.

Les paroles qui précèdent ont été prononcées à l'ouverture d'une conférence internationale à La Havane organisée dans le cadre de l'Année Internationale des Afrodescendants promue par l'ONU.

Dans cette nation antillaise où la Révolution triomphante en 1959 a apporté des changements essentiels qui ont amélioré la vie des afrodescendants, on estime cependant que le combat contre les  les manifestations sournoise du racisme qui se chevauchent, au niveau de la conscience sociale ranimée au cours des dernières années.

La volonté politique du gouvernement cubain a été diaphane à ce sujet: toute expression de la discrimination  ou d'exclusion raciale, même dans leurs formes les plus voilées, est incompatible avec le modèle de société qui se construit dans la nation et ne sera pas admise.

De nombreux experts s'accordent sur le fait que pour la bataille finale contre les préjugés raciaux, en plus de la volonté politique requise, il faut travailler aux niveaux de l'éducation et de la culture.

Ce n'est qu'ainsi que se réalisera une pratique sociale solidaire, généreuse et inclusive qui efface à jamais les préjugés conservateurs et réactionnaires qui sous-tendent le racisme.

Le Venezuela, une autre nation latino-américaine comptant une forte composante de descendants de la Mère Afrique, prépare l'approbation d'une loi organique contre le racisme, comme un exemple de l'importance accordée au problème par la nation bolivarienne.

Le pays a récemment accueilli la IVème Rencontre Internationale des Afrodescendants : Transformations Révolutionnaires en Amérique Latine et dans  les Caraïbes, avec l'aide précieuse des experts en provenance de Cuba, de l’Argentine, de Colombie, du Ghana,  du Mali, le Brésil, Saint-Vincent et les Grenadines et Trinité-et- Tobago, entre autres.

Des signes qui démontrent que la prise de conscience est réelle, alors que l’on s’engage actuellement sur la voie des actions concrètes.

Traduit de l'Espagnol par Guy Everard Mbarga  http://guyzoducamer.afrikblog.com 

 






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