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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
22 octobre 2010

Óscar Gamboa Zúñiga : "Le racisme existe en Colombie"

Le directeur du nouveau Programme Présidentiel des Affaires Afrcolombiennes Óscar Gamboa Zúñiga, a évoqué avec El País les problèmes auxquels est confrontée la population afrodescendante. Il va jusqu’à assurer que la discrimination existe en Colombie et qu’en partie, cela est dû à la faible volonté politique et au peu de leadership.

gamboaUn nouvel espace qui permettra de traiter spécifiquement des questions afrocolombiennes a été crée. Quel en sera l’objectif?

Il s’occupera de manière préférentielle de ceux qu’on nomme, par erreur, des minorités en Colombie, car parler de minorité envoie un message péjoratif. Dans le concept d’Unité Nationale, il n y a pas que les partis politiques, mais il y a aussi des secteurs pertinents du point de vue de la population, comme dans ce cas.

La discrimination est-elle toujours présente en Colombie?

On nous traite comme une minorité, mais avec des critères racistes. Je l’affirme, le racisme est présent en Colombie, mais ce n’est pas un racisme encouragé par l’État, car il nous intègre et nous reconnait et la Colombie est un des rares pays au monde qui dispose d’une Loi des Négritudes (Ley de Negritudes). Le racisme ici est culturel. Ici, il nous semble toujours étrange, par exemple, qu’un noir soit haut fonctionnaire.

Cette question pourrait constituer un bon point de départ vers l’inclusion...

En Colombie, les enfants afro subissent l’impact du problème du racisme. C’est un défi, nous sommes les enfants d’un même Dieu, la famine n’a pas de couleur, ni le froid. Ici, nous devons travailler pour l’inclusion.

Par où le nouveau Programme des Affaires Afrocolombiennes va-t-il commencer?

Il existe plus de 50 actes administratifs approuvés par l’État colombien en faveur de cette population, mais le problème est que de cela, peu sinon rien ne se réalise. Par conséquent, la première chose que nous ferons dans le cadre de ce programme c’est de faire l’inventaire de ce qui est en attente d’exécution.

Qu’est ce qui a empêché que ces projets se réalisent?

Il a d’une part manqué de la volonté politique, mais également la capacité d’incidence du peuple afrocolombien. Il nous a manqué à nous afrocolombiens la capacité d’avoir une incidence pour que ces projets qui ont été approuvés en notre faveur se réalisent vraiment.

Lesquels des problèmes qu’affrontent les communautés afrocolombiennes constitueront les priorités dans le Programme?

Nous voulons aller de l’avant et travailler sur la question des jeunes pour former de nouveaux leaders, non seulement pour notre communauté, mais pour le pays. L’autre axe stratégique est le développement économique, car il est absolument inconcevable que nous naissions et grandissions dans des régions pleine de richesses naturelles et que les gens de nos communautés meurent de famine.

Comment peut-on continuer de renforcer le leadership des communautés afro?

Nous voulons avec ce programme renforcer les municipalités ayant une population afrodescendante, sur la base d’un concept établi par le président Santos : celui de la Bonne Gouvernance et selon lequelil ne peut y avoir des sociétés saines avec des villes malades. La municipalité est l’administration la plus proche du citoyen et si une municipalité est inefficiente et corrompue, les gens arrêtent de croire aux institutions.

À quel point les choses ont-elles progressé au pays en faveur de cette population?

L’État a peu à peu réagi au cours des dernières années, non pas à la vitesse que l’on aurait souhaité, mais notre culture est de plus en plus respectée. La route est cependant encore longue. En Colombie, nous sommes presque 160 ans après l’abolition de l’esclavage, et j’ai l’impression que nous continuons à penser comme si nous étions des esclaves. Il faut cesser d’être si commodes et assumer les processus de changement.

Qu’attendez-vous de ce nouveau Gouvernement?

De pouvoir continuer de compter sur ce soutien si ferme du Président et du Vice-président, et je suis convaincu que nous l’aurons tant que ce gouvernement sera en place et tant que nous aurons la possibilité de mettre notre grain de sable, pour que nous cessions d’être ce pays qui exclue, et que devenions un pays modèle d’inclusion en Amérique Latine.

Source: El País

Traduit de l’Espagnol par Guy Everard Mbarga http://guyzoducamer.afrikblog.com 

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