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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
23 juillet 2007

Success stories afrodescendantes en Amérique Latine (II)

L'ENTREPRENEUR TV

Rares sont les noirs ayant atteint les sommets en Amérique Latine. Pour eux, c'est la race qui a déterminé leurs identités et leurs carrières.

Les reportages ont été réalisés par Alejandra Labanca à Buenos Aires, Nancy San Martin à Guatemala City, Steven Dudley à Cali, Colombie, Pablo Bachelet à Panama City et le Correspondant de McClatchy, Jack Chang à Rio de Janeiro. La compilation est de Bachelet.

pbachelet@miamiherald.com

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José de Paula Neto (Jack Chang/MCT)

RIO DE JANEIRO – Lorsqu'il était enfant, José de Paula Neto vendait des confiseries pour soutenir sa pauvre famille. Après la mort de sa mère lorsqu'il avait 11 ans, il a élevé ses frères tout seul.

Deux décennies plus tard, après être devenu un chanteur à succès et une vedette de la télévision,  il se souvient de lui en train de crier sur un homme blanc dans un restaurant chic qui lui avait tendu un trousseau de clefs de voiture.

"Je ne pouvais pas me retenir," dit-il.

De Paula a transformé cette douleur en un combat d'une vie contre ce qu'il considère comme une société opposée aux afrobrésiliens. L'homme de 36 ans est l'une des rares célébrités noires au Brésil à avoir évoqué franchement les problèmes raciaux.

En 2005, il lance TV da Gente, ou Notre Télé, la première chaîne brésilienne qui vise le public noir. La station se bat pour survivre actuellement, mais Paula indique qu'elle est nécessaire dans un pays peuplé à moitié de noirs, mais qui apparaît presque complètement blanche à la télévision.

"Les réseaux mettent un acteur (noir) par-ci, un autre par là et dissent que tout va bien," indique-t-il. "Leur tactique c'est de donner de la visibilité à très peu tout en forçant des millions d'autres à l'invisibilité."

Ces nombreux critiques l'accusent d'aggraver la division raciale du pays en se concentrant sur le public noir. Les querelles autour de TV da Gente ont peut être coûté à Paula l'émission de variété qu'il animait depuis longtemps sur Record network et qui a été annulé l'été dernier.

De Paula a mis des millions de sa poche et a emmené des investisseurs Angolais. Les Régulateurs ne voulaient pas lui donner l'espace pour sa chaîne sur les ondes et les fournisseurs du câble ne voulaient pas la diffuser. Pour sauver de l'argent, Paula a déménagé la production en janvier, du centre commercial du sud de Sao Paulo à la ville à prédominance de population noire de Salvador au nord-est du Brésil.

De Paula dit qu'il n'abandonnera pas.

"Je n'ai pas cessé d'être noir parce que j'ai de l'argent," indique-t-il. "Mon combat est très sérieux. C'est un engagement envers mon peuple."

Marva Weatherborn (La Prensa)

LA REINE DE BEAUTÉ

GUATEMALA CITY – Le père de Marva Weatherborn est mort lorsqu'elle avait 11 ans, mais elle se souvient de son conseil: 'Ne laisse jamais personne te faire sentir que tu vaux moins. Nous avons tous les mêmes droits."

En 2004 Weatherborn est devenue Miss Guatemala, la première et toujours seule femme noire  à avoir gagné le concours de beauté dans une nation où la peau noire n'est pas toujours acceptée.

"La Couleur," dit-elle, "est automatiquement associée à l'infériorité."

La réussite de Weatherborn a donné un visage et une voix plaisante aux Afrodescendants du Guatemala qui représentent moins de 1% des 12,7 millions d'habitants du pays. Ils n'ont aucune représentation politique, aucun mouvement organisé, aucun leader politique important.

Mais leur statut a changé, un peu au moins, après la victoire de Weatherborn.

Jusqu'à son couronnement, elle n'apparaissait pas sur les affiches du concours de beauté sur lesquelles se trouvaient les autres concurrentes.

"Lorsqu'elle a gagné, cela a renforcé l'idée que les minorités pouvaient également avoir des chances," dit Tony Berganza, un vétéran de l'industrie de la beauté et propriétaire d'une agence de mannequin qui a représenté Weatherborn.

Weatherborn 24 ans, qui est la plus jeune de trois sœurs a grandi à Puerto Barrios, une petite ville portuaire de la Côte Caribéenne. La plupart des résidents qui vivent là sont des Afro Guatémaltèques, des immigrants Caribéens et des indigènes Maya.

Lorsqu'elle a gagné, le concours, elle est devenue connue comme la Barbie Noire.

"Ça ne me dérange pas comme m'appelle noire, mais ça dépend de la façon dont c'est utilisé," dit Weatherborn. "Je suis une noire heureuse."

Miss Guatemala

Après avoir remporté le titre, elle a obtenu un job à l'Institut du Tourisme et a étudié les relations internationales. Un accident sérieux survenu l'été dernier a dérouté ses plans, mais elle espère terminer ses études très vite et travailler un jour pour une organisation qui aide les Afrodescendants et d'autres personnes.

"L'égalité est encore très loin d'ici," dit-elle. "Je veux aider les gens, et ma race évidemment. Maintenant que les gens me connaissent, je suis traitée comme quelqu'un d'égal."

LE CHEF DE POLICE

CALI – À plusieurs égards, le Général Colombien Luis Moore a été chanceux.

Selon les données du gouvernement, 80 % des Afrocolombiens vivent au dessus du seuil de pauvreté, plusieurs d'entre eux dans des zones rurales ou la longue guerre civile toujours en cours a forcé beaucoup à fuir, à se joindre ou à périr.

Moore a grandi dans une communauté à majorité blanche de classe moyenne le long de la Côte Caribéenne. Sa mère était avocate et la première femme gouverneur de la Province du Choco, située au Nord et son père était un professeur de maths et de physique.

Ce sont ses parents qui lui ont inculqué leù sens de la  détermination, l'honneur et le respect, ils. "Tu ne vaux pas plus que quiconque, et tu ne vaux pas moins non plus," lui disaient-ils. Moore entra dans la police en 1975 et devint membre du premier groupe d'officier à piloter des hélicoptères pour les forces armées au début des années 1980.

En chemin, Moore est devenu Moore le negro, un terme qu'il se rendit compte, pouvait être utilisé d'une manière dure ou gentille.

"La Colombie est un pays de contrastes," indique Moore. "Nous avons un peu de tout. Mais il y en a qui croient qu'ils sont totalement purs et ils voient donc les autres comme impurs. Ils ne se voient pas comme faisant partie de ce métissage.

"Et même si certains disent, 'Non, je ne suis pas raciste' – quand ils doivent décider qui doit occuper un poste ou faire un travail, ils disent 'hé bien, je préfère le gars blanc plutôt que le noir."

Moore a également ressenti le stigmate de la race dans sa vie personnelle, particulièrement lorsqu'il a commencé à sortir avec Graciela Díaz, une femme blanche d'une ville conservatrice dans cette région centrale Andine.

"Beaucoup de gens l'ont vu négativement," indique-il. "D'autres s'en foutaient."

Díaz affirme qu'elle n'y avait jamais pensé. Pour elle, il était un gentleman et après 22 ans, il le reste.

"Il est plus cultivé que n'importe quel blanc, blond ou bleu que j'ai jamais connu," dit-elle. "Il continue à m'ouvrir la porte."

Traduit de l'Anglais par Guy Everard Mbarga

http://www.miamiherald.com/multimedia/news/afrolatin/part5/achieve.html 

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