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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
21 juillet 2007

Histoire des palenques de Cuba

 

Palenque de los cimarrones

Comme en Colombie, les quilombos à Cuba étaient également appelés palenques. Comparés aux pays comme Haïti, la Jamaïque et le Surinam, les révoltes d’esclaves les plus importantes à Cuba furent certes plus tardives et moins nombreuses, mais elles furent tout de même intenses.

La rébellion la plus ancienne a eu lieu dans les environs de Santiago de Cuba, en 1677, et d’autres soulèvements importants furent également enregistrés en 1785 et 1793. Le palenque le plus célèbre de l’histoire cubaine fut El Frijol, détruit en 1816. La plus grande insurrection urbaine de Cuba, semblable d’une certaine façon à la rébellion des malês à Bahia, fut la rébellion des lucumis (nom donné aux nagos, ou yorubas à Cuba) en 1835, dont le leader Taita Hermenegildo fut fusillé en 1836.

Une caractéristique marquante de la tradition quilombola cubaine est que les soulèvements des esclaves affranchis s’intensifièrent à partir de 1820, justement au moment où elles commencèrent à décliner dans presque tous les autres  pays afro-américains.

 

Rappelons à ce sujet que Cuba fut l’avant-dernier pays à abolir l’esclavage, deux ans à peine avant l’abolition au Brésil.

Il exista un palenque spécial à Cuba, dans la province de l’Oriente, à Cobre précisément qui, pendant des siècles, ne se soumit pas au travail forcé dans les mines de cuivre de la région, jusqu’à être finalement déclaré libre par la colonie.  .

Ce palenque, plus tard entièrement absorbé par la société cubaine comme un tout fut un foyer autour duquel allait se former l’actuel ville de Cobre, point central de la dévotion religieuse cubaine, autant catholique que afro-cubaine, du fait qu’elle est la terre de la sainte patronne de l’île, la Vierge de la Charité de Cobre.

Rappelons que le document le plus célèbre du point de vue littéraire, sur l’expérience quilombola dans le Nouveau Monde vient de Cuba.

Il s’agit de Biografia de ura Cimarrón, publiée en 1963 par Miguel Barnet. Ce livre est une autobiographie, réalisée par Barnet sur la vie de Esteban Montejo, qui avait alors 104 ans (il est mort à 108 ans), un noir qui a vécu comme esclave dans une raffinerie et qui , dans sa jeunesse allait s’enfuir dans les montagnes, vivant en solitaire comme un nègre marron pendant presque deux ans.

L’histoire de Esteban Montejo répond à d’innombrables questions sur les stratégies de survie des esclaves qui s’enfuyaient individuellement, avec juste le vêtement qu’il portait, et se joignait ou non à des bandes ou aux quilombos.

 

Comme on le verra dans la seconde partie de ce livre, certaines de ses histoires coïncident avec les témoignages que nous avons recueilli des habitants de la communauté de Rio das Rãs.

 

Esteban Montejo avait une personnalité très riche et enchanteresse, et son langage laissait entrevoir une grande sagesse et beaucoup d’amour pour la vie, des raisons plus que suffisantes pour que son histoire ait été traduite en plusieurs langues.

 

C’est aussi de Cuba que nous vient également une histoire émouvante, une des rares enregistrées au milieu d’autant de descriptions des cruautés humaines qui caractérisèrent l’esclavage dans les Amériques, et qui connaît une fin simplement heureuse : l’histoire du navire Amistad (Amitié).

 

 

 

En 1839, un chargement de quarante neuf esclaves, vendus pour le travail dans les plantations de tabac à Camagüey, sort du port de la Havane, à bord de la frégate Amistad. Un des esclaves réussit à briser ses chaînes et à libérer ses compagnons, et ensemble, ils dominent l’équipage ennemi, s’emparent du gouvernail et décident de naviguer en direction de l’Afrique.

 

Une tornade les force cependant à s’approcher de la côte des Etats-Unis où ils sont interceptés par des navires de guerre américains et obligés d’accoster dans ce pays. Les propriétaires cubains des esclaves réclament leur retour , ce qui fait jaillir une énorme polémique juridique actionnée par les militants abolitionnistes américains, qui arguent que les noirs avaient conquis leur liberté dès l’instant où ils avaient pris le contrôle de l’embarcation. La voix libertaire prévaudra alors et un tribunal donna gain de cause aux rebelles, qui furent ainsi renvoyés sur la côte africaine.

 

 

 

Traduit du Portugais par Guy Everard Mbarga

 

 

 

http://hemi.nyu.edu/course-rio/perfconq04/materials/text/carvalho.html

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Commentaires
P
Très très bon blog.Felicitations.<br /> Un post sur les garifunas please??<br /> Bienvenu à la maison, sur www.amlatineterecuerdo.blogspot.com<br /> Patxi
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