Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
8 juin 2007

L’Afrique et les afrodescendants : actions concrètes de solidarité nécessaires

Pedro de la Hoz • Salvador de Bahía

Pour Cuba, pour les cubains, l’Afrique représente quelque chose de très cher. C’est l’une des sources de notre identité et de notre culture.

Plus d’un million d’africains ont été déporté à Cuba de force, après avoir été arrachés à leurs terres d’origine: provenant de différentes ethnies, yorubas, congos, carabali et d’autres, ils travaillèrent à coups de fouets dans l’enfer des plantations de cane à sucre au profit des propriétaires des haciendas de l’Île et de la Métropole coloniale.

Cuba, en tant que nation est née du mélange d’africains, d’espagnols et de chinois.  Les soulèvements d’esclaves et le marronnage ont nourri notre vocation pour la liberté. Nos guerres d’indépendance ont vu la participation massive d’afro descendants qui ont de plus donné de brillants chefs à notre Armée Libératrice.

Un des principes de base de la politique éducationnelle et culturelle de la Révolution cubaine est liée à la recherche des traces africaines présentes dans notre identité et la conservation du legs matériel et spirituel des ces cultures.

Le projet La Route de l’Esclave patronné par l’UNESCO depuis une décennie a trouvé dans la société cubaine une résonance particulière qui se manifeste par la concrétion de projets multidisciplinaires d’investigation et de développement, dont l’un consiste   en la création d’un musée thématique dans la province de Matanzas.

Pour nous, le thème de l’esclavage implique la prise de conscience du crime atroce qui s’est prolongé durant plus de trois siècles et d’empêcher que la mémoire d’un holocauste de cette magnitude se perde.

Le monde a une incalculable dette historique envers l’Afrique.

La richesse des pays du Nord ne s’explique pas si l’on ne parle pas de l’horreur de l’esclavage, si l’on ne parle pas du colonialisme traditionnel et du néo-colonialisme actuellement en vigueur avec une force impressionnante.

La Révolution cubaine a trouvé en 1959 une situation désespérée au sein de la majeure partie de la population. Les afrodescendants cubains, qui se trouvaient parmi les plus grandes victimes  du modèle néocolonial qui régnait dominant dans l’île, tirèrent immédiatement profit de la bataille que mena le gouvernement révolutionnaire  en vue d’éradiquer toute forme d’exclusion, y compris le racisme féroce qui caractérisait le Cuba pré révolutionnaire. De nouveaux programmes sont mis en œuvre actuellement, orientés vers l’élimination de tout désavantage social et de tout vestige de la discrimination raciale.

Depuis le jour même de la victoire, la Révolution a offert son soutien et sa solidarité à divers peuples africains et a soutenu les mouvements de libération nationale.

Plus de 350 000 volontaires cubains ont combattu aux côtés de leurs frères d’Afrique contre le colonialisme et contre l’Apartheid. Parmi eux se trouvait le Che Guevara.

Plus de 2 000 combattants de l’Île sont tombés sur les terres africaines. Comme cela a souvent été dit, Cuba n’a rapporté de l’Afrique que les restes de ses morts. Cuba ne possède là-bas, dans ce continent aucune propriété, aucune mine, aucun puits de pétrole.

Plus de 30 000 jeunes africains ont été formés dans les écoles cubaines au cours de ces années. Près de 2 000 jeunes de 43 pays d’Afrique étudient actuellement dans nos universités dont 855 en Médecine.

Les médecins cubains ont affronté le SIDA, la tuberculose, la malaria et d’autres maux qui continuent de frapper le continent. Actuellement, 2 388 travailleurs cubains de la santé travaillent dans 30 pays d’Afrique au Sud du Sahara. Cuba collabore à la formation de médecins et de ressources humaines dans les secteurs de la Santé dans des Facultés de Sciences Médicales fondées en Guinée Bissau, Guinée Équatoriale, Gambie et Érythrée.

Ce dernier effort est très significatif quand on sait qu’en Afrique Subsaharienne vivent 700 millions d’habitants de habitantes soignés par seulement 50 000 médecins. L’Afrique compte 25 % des malades dans le monde et bénéficie pour les soins de sa population de 3,1 % des ressources humaines de Santé au niveau mondial.

De la même façon, nos médecins et nos infirmières collaborent de manière désintéressée dans divers territoires d’Amérique Latine et des Caraïbes ou la diaspora africaine est présente de façon significative. Près de 19 000 habitants de Haïti et des Antilles Anglophones ont retrouvé la vue grâce à des opérations chirurgicales pratiquées gratuitement dans notre pays dans le cadre de la Mission Miracle  (Misión Milagro). Cette mission humanitaire a également bénéficié à 1600 patients de la région équatorienne de Esmeralda et de la Mosquitia hondurienne par exemple.

Cuba a proposé il y a 6 ans, lors du Sommet du Millénaire, et l’a réitéré à l’ONU de fournir 3 000 médecins pour prodiguer des soins de santé gratuits en Afrique Subsaharienne et a invité les pays industrialisés à contribuer en donnant des médicaments et les ressources nécessaires. Cette proposition n’a pas été prise en compte par ces pays riches qui doivent tant à l’Afrique.

Ue autre des actions qui par sa portée et son importance mérite d’être mentionnée est le programme pilote que Cuba mène au Mozambique pour éradiquer l’analphabétisme, grâce à une méthode qui a été primée par l’UNESCO. Diverses actions sont mises en œuvre actuellement pour l’appliquer au Nigeria, en Guinée Bissau, Égypte, Afrique du Sud, Namibie, Sierra Leone, Angola et au Swaziland.

Notre collaboration avec divers pays africains démontre que l’on peut obtenir des résultats significatifs à partir d’une volonté politique sérieuse, malgré le fait que Cuba est un pays disposant de faibles ressources en plus d’être soumis à un cruel blocus économique, commercial et financier depuis plus de quatre décennies.

Nous réitérons la solidarité de notre pays avec les peuples africains dans leur combat contre la pauvreté et le sous développement hérités de siècles d’esclavage, de guerres de pillage, le colonialisme et un ordre économique international profondément injuste et exclusive. C’est là une preuve de vocation solidaire avec tous les exclus, ceux que l’on affame et ceux qui sont les marginalisés de la planète que représentent actuellement les deux tiers de la population mondiale parmi lesquels les afro descendants, enfants de la Diaspora, comptent pour beaucoup. 

Délégation de  Cuba à la Conférence Internationale des Intellectuels d’Afrique et de la.

Pedro de la Hoz (Cienfuegos, Cuba, 1953), journaliste, critique d’art et essayiste. Membre du Conseil Consultatif de la Fondation Nicolás Guillén et du Projet Color Cubano de l’Union des Écrivains et Artistes de Cuba. Auteur des livres África en la Revolución Cubana, Editorial Letras Cubanas, 2005,  et Nueva Trova y Revolución, Editorial Capiro, 2005.

Traduit de l’Espagnol par Guy Everard Mbarga

http://emba.cubaminrex.cu/Default.aspx?tabid=6988

http://www.lajiribilla.cu/2006/n271_07/271_08.html

Memorial pour l'esclavage, Stone Town, Zanzibar © S. Deckard

Publicité
Commentaires
Visiteurs
Depuis la création 819 099
Publicité
Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
Derniers commentaires
Archives
Publicité