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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
7 avril 2007

John Thomas III : ‘‘Les afrodescendants du Canada à la Terre de Feu ont des choses en commun’’. (Partie 1)

REVENDICATIONS.

John Thomas III

Au cours du Mois de l’Histoire Afroaméricaine, le spécialiste étasunien  John Thomas III est venu au Pérou pour présenter des ateliers de politiques publiques aux communautés afropéruviennes de Lima, Chincha et Morropón. Il analyse la discrimination dans son propre pays.

Par Miguel Ángel Cárdenas M.

Son accent, su froncement de sourcil et ses gestes sont ceux d’un afro latino caribéen américain. Mais John Thomas III n’est ni latino, ni caribéen mais peut-être --de part sa formation et son combat—un des futurs leaders politiques de la communauté noire étasunienne. La superpuissance qui prétend représenter la liberté ne s’est pas affranchi selon lui de sa maladie germinale: le racisme.

Vous vous rendrez à  Chincha, un lieu qui symbolise la culture noire péruvienne.
C’est un symbole, mais les gens doivent se rappeler que la majeure partie de la population noire de ce pays vit à Lima, car à Chincha seul 40% de la population est noire. Je me souviens que le premier jour que je suis arrivé, on m’a dit: si tu veux voir des noirs, va à Chincha, cela m’enchante, ça me fait plaisir d’y aller. Mais c’est au nord, à Morropón, que se trouve la première communauté qui se déclare afrodescendante dans le pays.

La revendication ethnique est  controversé: être noir', 'être indien', ne s’agit-il pas d’une polémique à un moment ou on parle plus des droits citoyens ...?

Soyons honnêtes, car c’est vrai qu’on peut dire que nous sommes une race cosmique comme le disait Vasconcelos il y a des années; mais si nous nous jetons un regard sur cette race cosmique, on voit que les pauvres ont un teint un teint plus sombre, que les professionnels ont un teint plus clair que les autres. Nous devons nous débarasser de cette idée là que dire qu’on es noir ou indigène est polémique, je dis non.

Mais il n y a plus de pureté (des races), la réalité est métisse...
La pureté
? Je ne comprends pas cela. Le concept de race est social, par exemple dans mon pays, il est défini que un noir est descendant d’africains... Je regarde mon histoire : mon grand-père avait trois quarts de blanc et un quart de noir, mais lorsqu’il est venu dans mon pays, dans les années 50, on  a considéré qu’il était noir, car il s’était identifié ainsi, même s’il n’avait pas l’air noir. Donc, la pureté n’existe pas, ce qui existe c’est l’auto identification.

Dès lors, la communauté de  Morropón ne s’identifie pas à une race, mais plutôt à une construction sociale?
Génétiquement, seuel la race humaine existe, avec des groupes distincts, mais lorsqu’une communauté dit qu’elle est afrodescendante, elle réclame une identité culturelle, qui peut également  se transformer en une identité politique.  Car un fait dans ce pays est que les apports culturels des afro sont bien évidents, mais on ne le voit pas dans les sphères politiques, des affaires, du pouvoir.

Vous avez étudié au Morehouse College, une école historiquement nègre.


Effectivement. Elle a été crée en  1867, deux années après la guerre civile, à l’origine pour former des prêtres ou des curés  noirs  , mais par la suite, la mission a changé pour s’orienter vers une éducation normale. On n’y trouve que des hommes noirs, et malgré cela, ce n’est pas une prison, je le dis en blaguant. Martín Luther King, Samuel Jackson, et Spike Lee, le réalisateur y ont étudié. Elle a grandement contribué au leadership des noirs dans mon pays.

Puis, vous êtes partis en République Dominicaine pour étudier l’Espagnol. Pour quelle raison vous vous êtes intéressés à cette langue, à cette culture?

En quoi la discrimination des noirs en Amérique Latine ressemble et en quoi est-elle différente de ce qui se passe aux États-unis?

Tradduit de l'Espagnol par Guy Everard Mbarga

http://www.elcomercioperu.com.pe/EdicionImpresa/Html/2007-02-21/ImEcCronicas0675429.html

À l’époque de l’esclavage, les États-unis ressemblaient plus au Pérou. La plupart des noirs déportés d’Afrique l’ont été au Brésil et aux Caraïbes, les États-unis n’ont reçu que 6% de ce qui était la traite négrière. Les noirs arrivés dans mon pays ont toujours été la minorité, au Pérou c’est pareil, car même s’ils étaient une majorité à Lima au 18ème siècle, ils n’étaient pas la majorité dans le pays comme en Colombie, au Venezuela... Dans mon pays, nous avions la loi de la goutte, si tu as une goutte de sang (noir), tu es noir, la barrière avec les blancs était très forte; ici il y avait des variantes: zambo, mulâtre, saltapatrás... Il était plus facile de ne pas être noir au bout du compte. Selon la règle anglo-saxonne, non. Donc, dans mon pays, la discrimination était légale, les noirs doivent être mis en cage entre eux. Mais quelque chose qui s’est passé dans mon pays et qui ne s’est pas passé ici c’est que vous pouviez être un médecin noir, comme mon père, sorti de Harvard, et qui ne devait travailler que dans un hôpital pour noirs; mais nous avions au moins des médecins noirs, au Pérou quel médecin noir y a-t-il ? Dans mon pays, on pouvait voir les signes de la discrimination; elle y était forte, mais subtile.

Je viens du Tennessee, et au cours des dix dernières années, j’ai vu (arriver) une grande vague d’immigrants latinos, et je voulais mieux communiquer avec eux. De plus, ma mère vient de la Barbade, et elle était bien imprégnée par le fait caribéen. Une des choses que l’on pouvait noter était qu’il y existait une séparation entre les indiens clair de peau claire, ceux de peaux sombre, châtain clair, moi j’étais un indien à la peau sombre, mais personne ne voulait se dire noir. Et c’est là-bas que j’ai voulu le plus comprendre ce qu’était le sens de la race et le préjugé dans le contexte latino... l’an dernier j’y suis retourné pour travailler à la Banque Mondiale.

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