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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
1 août 2016

Les femmes afroparaguayennes réclament leur identité face à la discrimination

À l'occasion de la Journée Internationale des Femmes Afrolatinoaméricaines, Afrocaribéennes et de la Diaspora, les femmes afrodescendantes du Paraguay réclament une plus grande reconnaissance sociale face à la discrimination qu'elles subissent.

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Susana Arce, du Réseau Paraguayen des Afrodescendants (Red Paraguaya de Afrodescendientes) a expliqué à Efe que les personnes afrodescendantes sont  "peu visibles" au Paraguay et que, si elles ne s'identifient pas comme faisant partie de ce groupe, c'est parce qu'elle craignent d'être discriminées ou parce qu'elles méconnaissent leur histoire.


Arce, qui vit au sein de la communauté Kamba Kokué, située à environ 160 km au sud d'Asunción, explique que lorsqu'elle était petite fille, elle ressentait déjà la discrimination à cause de sa couleur de peau et elle entendait beaucoup de ses camarades affirmer que les  kambá ("noir", en guaraní) étaient responsables de "tout ce qui arrivait de mal dans les villes ''.

C'est pour cela qu'Arce refusait d'être afrodescendante, mais avec le temps, elle a progressivement retrouvé la fierté pour ses ancêtres qui "ont lutté et ont souffert en tant qu'esclaves", jusqu'à obtenir  "le respect des autres communautés".

Arce travaille actuellement dans la municipalité de Paraguarí, d'où elle fait la promotion des événements culturels, comme la Noche de los Tambores, pour récupérer la percussion africaine et des oeuvres théatrâles qui reconstruisent l'histoire des afrodescendants au Paraguay.

Selon les données officielles issues d'un recensement en 2007, la population qui se reconnait comme afroparaguayenne comprend quelques 7.600 personnes, qui résident majoritairement dans les communautés de Kamba Kuá (zone métropolitaine d'Asunción), Kamba Kokué, et Emboscada (à quelques kilomètres au nord-est de la capitale).

60% de ces afrodescendants au Paraguay ont fréquenté l'école primaire, mais seul 1% d'entre eux ont accès aux études universitaires, ce qui prouve  la "négation de leurs droits basiques ", selon le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP).

De plus, 90% des femmes afroparaguayennes travaillent comme employées domestiques selon ces données.

Tel est le cas d'Anastasia Fernández, qui voyage trois fois par semaine d'Emboscada à Asunción pour travailler comme cuisinière dans un domicile familial.

Même si Fernández travaille et retourne chez elle pour continuer à vivre dans sa communauté, elle croit que la migration vers la capitale pour trouver du travail amène de nombreuses femmes afroparaguayennes d' Emboscada, particulièrement les plus jeunes à ne plus s'identifier comme telles, selon ses déclarations à Efe.

Elle ajoute que à Emboscada, malgré la migration et le métissage avec les groupes indigènes, la plus grande partie des habitants conserve des  "traits physiques afros", qui vont a-delà de la couleur du teint ou du cheveu comme "la forme du nez ou des lèvres".

Sa préoccupation est d'essayer d'inculquer aux plus jeunes générations "la curiosité de connaitre ses racines", pour éviter qu'ils renient leur identité.

Les femmes afrodescendantes latinoaméricaines veulent faire disparaitre l'exclusion, la marginalisation, les grandes brèches d'inégalité et le manque d'emplis dûs au racisme et à la discrimination qui existent sur l'ensemble du continent selon les affirmations du Réseau des Femmes Afrolatinoaméricaines et de la Diaspora (Red de Mujeres Afrolatinoamericanas, Afrocaribeñas y de la Diáspora) au cours d'une rencontre au Nicaragua célébrée en 2015.

Cette année, l'ONU a instauré la Décennie des Afrodescendants afin de promouvoir et de protéger les droits de ceux qui se considèrent comme descendants des africaines, et qui sont environ 200 millions seulement dans les Amériques et dont 90% vivent dans la pauvreté.

Pour sa part, le secrétaire général de l'Organisation des États Américains (OEA), Luis Almagro, a réclamé le mois dernier que soient adoptées des  "mesures de réparation historique" pour les "crimes de lèse humanité" subis par ces population sur le continent, qui sont très souvent liés à l'esclavage. EFE

Traduit de l'Espagnol par Guy Everard Mbarga http://guyzoducamer.afrikblog.com/

http://www.paraguay.com/interior-nacionales/afroparaguayas-reclaman-su-identidad-148147

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