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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
20 juin 2016

Les afrocolombiens de Buenaventura défendent leur territoire

Les communautés afrodescendantes de Buenaventura demandent que les projets d'extension portuiaire et touristique respectent leur droit à participer aux décisions qui affectent leur terre.
 En Buenaventura, desde el año 2000, se están ejecutando varios megaproyectos que buscan mejorar la competitividad del país. Foto: León Dario Peláez

 

L'État doit entreprendre la construction de mégaprojets pour améliorer les conditions de vie de la population et stimuler la compétitivité nationale. Mais en ce qui concerne Buenaventura, l'effort d'extension de l'infrastructure portuaire et touristique s'est transformé en un casse-tête. En effet, à de nombreuses occaions, les communautés afrodescendantes n'ont pas pu exercer leur droit de participer aux décisions qui affectent leur territoire.

En août de l'année dernière, le Comité de l'ONU pour l'élimination de la discrimination raciale a alerté sur la vulnérabilité de cette population. Et l'absence de consultation préalable en est l'une des principales causes. Le rapport a établi que certains de ces projets  “mettent en péril le mode de vie et les pratiques ancestrales de ladite population”.

Le diagnistic faisait référence spécifiquement à quatre initiatives qui ont été mise à exécution dès les débuts des années 2000: le terminal maritime de containers, la promenade Bahía de la Cruz (le plan de rénovaition unrbaine le plus ambitieux de l'histoire de la ville), la citadelle San Antonio (où ont été recasés 1200 des 3400 familles vivant là où se construit la promenade) et la voie Alterna-Interna.

Peut-être le cas le plus emblématique est celui des familles qui vivaient sur le bord de mer et qui furent transféres à la citadelle de San Antonio. Il s'agit d'un complexe résidentiel de la zone continentale de Buenaventura dont le plan prévoit un centre hospitalier, , un centre de service de sécurité. un méga-collège, un foyer pour enfants de l'ICBF(Institut Colombien du Bien-être familial), un centre commercial, un centre omnisports, un restaurant communautaire et des salons communaux.

Temístocles Machado, leader communautaire soutient que ce transfert nuit aux traditions de son peuple : “Au port, les gens se rendent à l'estuaire, ramassent leur piangua (sorte de mollusque/coquillage), leur crevettes et survivent. Mais ici, il y a quoi? Ils vont manger de l'herbe? LÀ-bas, la galerie se trouvait à 500 mètres, les gens s'y rendaient sans payer le transport, maintenant, il faut prendre un autobus aller et retour pour aller travailler. Avant, ils avaient leurs embarcations chez eux, maintenant, comment vont ils (trans)porter leurs embarcations jusqu'à  San Antonio? En hélicoptère?”

L'État s'est défendu en arguant que en ce qui concerne la citadelle de San Antonio, la consultation préalable n'est pas obligatoire, car la population afrodescendante qui a été réinstallée et celle qui le sera, ne répond pas aux exigences de la Loi 70 de 1993. “Cette loi définit le peuple noir comme celui qui vit le long du fleuve et est organisé en Conseils Communautaires, ce qui correspond à une vision très rurale de la question ”, contre-argumente Constanza Millán, la coordinatrice du rapport sur Buenaventura publié par le Centre de Mémoire Historique l'an dernier.

Cependant, le gouvernement s'accroche à son point de vue: “La population qui sera réinstallée se trouve dans la zone de Bajamar, qui fait partie de la zone urbaine de Buenaventura, et la Direction de la Consutlation Préalable  (du Ministère de l'Intérieur) ne dispose d'aucune information indiquant que cette population correspond à un Conseil Communautaire, par conséquent, ils n'ont pas été l'objet d'une consultation préalable ”. En réponse à cet argument, la communauté a présenté une action de tutelle qui s'est terminé par ce qu'ils appellent  “une victoire inutilisable ”. Malgré le fait qu'en 2014, la Cour Constitutionnelle a ratifié leur condition d'afrodescendants et leur droit à une consutlation préalable, les choses ne changent pas.

 

Traduit de l'Espagnol par Guy Everard Mbarga http://guyzoducamer.afrikblog.com/

 

http://www.semana.com/nacion/articulo/el-poder-de-las-razas-afrodescendientes-de-buenaventura-en-defensa-del-territorio/478250

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