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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
24 avril 2014

Des afrocubains retrouvent leurs origines en Sierra Léone grâce à des chansons traditionnelles

Les Ganga-Longoba de Perico à Cuba chantent les mêmes chansons depuis des décennies, en suivant une tradition qui dure depuis des générations.

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Mais jusqu'à il y a peu de temps, cette communauté afrocubaine qui pratique des rituels de la tradition Yoruba d' Afrique de l'Ouest, savait peu de choses sur l'origine de ces chants ou de leurs ancêtres.

Désormais, grâce au travail d'une universitaire australienne, les Gangas de Cuba croient avoir trouvé leurs origines dans une communauté isolée en Sierra Leone où leurs ancêtres furent vendus comme esclaves il y a plus de 170 ans.

''Quand j'ai filmé les Gangas-Longoba pour la première fois, je croyais que leurs cérémonies constituaient un mélange de rites de différents groupes ethniques'' explique l'historienne Christopher Emma de l'Université de Sydney.

''Je ne m'imaginais pas le moindrement que beaucout des chansons Ganga provenaient d'une seule communauté. C'est très inhabituel'',ajoute-t-elle.

Elle a fait cette découverte lorsqu'un groupe du Libéria a vu des images vidéo d'une cérémonie cubaine etla reconnu en elle un rituel local.

Décidée à retrouver l'origine exacte des chansons, la chercheuse a passé deux ans à montrer les images vidéos dans toute la région jusqu'à ce qu'elle ait la confirmation que les Cubains chantaient effectivement des chansons dans une langue similaires à celles d'un groupe ethnique disparu à cause  de la traite des esclaves.

Les chansons maintenues en vie par les cubains sont en Banta, une langue presque éteinte en Afrique.

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Ses recherches l'ont conduit à Mokpangumba dont les habitants de la communauté ont non seulement identifié la langue Banta, mais aussi des chansons et des danses de leurs propres rituels d'initiation dans une société secrète qui pratique la guérison.

" À ce moment précis, ils sont sont exclamés 'ils sont comme nous' , " se souvient Christopher en décrivant la façon dont les Africains ont commencé à danser et chanter à l'unisson avec les images cubaines.

Ils ont idientifié en tout neuf chansons, même si certaines parole sont changé avec le temps et la distance. Pour les membres de cette communauté, c'était une preuve évidente que les gens de Perico faisaientt partie de leur famille.

Pendant plus de trois siècles de traite transatlantique, un peu moins d'un million d'africains mis en esclavage ont été transportés à Cuba. La plupart furent victime de la traite au cours du 19ème siècle comme esclave travaillant dans les les vastes plantations de sucre de l'île.

Christopher a identifié une femme connue sous le nom d'esclave Josefa, comme étant le lien le plus probable entre Perico et le Sierra Leone. On pense qu'elle est arrivée au cours des années 1830, lorsque Puerto de las Gallinas, où les esclaves débarquaient connut sa plus forte activité.

Le propriétaire de la plantation locale avait inclus Josefa Ganga dans la liste de ses propriétés deansson testament : aprèes ses propriétés immobilières et avant ​​le bétail.

Josefa vécut pendant de nombreuses années et a pu vivre l'abolition de l'esclavage à Cuba en 1886, en vivant ben plus longemps qie les sept ans d'espérance de vie des esclaves à Cuba - Où les conditions étaient brutales  - et a réussi à préserver les traditions et les chansons de sa communauté.

" Quelqu'un a dit un jour que nous venons du Congo, mais j'ai toujours douté'', explique Alfredo Duquesne, un artiste dont les œuvres se sont toujours inspirées des thèmes africains, mais qui ne connaissait pas ses propres origines.

''Je détestais ça. Je voulais savoir d'où je viens'', explique t-il dans sa maison richement décorée de sculptures en bois, et située non loin de l'endroit où ses ancêtres ont travaillé sur les plantations de sucre.


La plantation de Santa Elena n'existe plus depuis de nombreuses années, mais la plupart des descendants des esclaves qui y travaillaient demeurent encore à Perico, avec parmi eux le groupe appelé Ganga.

Au mois de décembre de chaque année, ils se rassemblent pour adorer Yebbe, du nom que donnent les Ganga à San Lazaro (Saint Lazare), à l'occaison d'une cérémonie qui comprend des danses et des chants et qui est resté inchangée depuis des décennies.

On attribue à San Lazaro le pouvoir de guérir les maladies et il est vénéréautant par l'Église catholique que par les traditions syncrétiques à Cuba.

Florinda Diago, dont on pense qu'elle est la petite-fille de Josefa, est celle qui a préservé cette tradition à Cuba.

Diago a confié cette tâche par la suite à la grande dame actuelle de la communauté Ganga, une femme frêle mais énergique de 80 ans du nom de Piyuya.

Les secrets de guérison sont perdus, mais Piyuya peut encore entonner des chants de lamentation et de célébration des morts.

Dans les années 80, elle a pour la première fois écri les paroles de ces chansons, avec quelques dessins de fleurs à la main, dans un livre désormais usé et jauni.

Organiser une réunion de cette « famille divisée » n'a pas été facile, du fait dans le temps, des restrictions de voyage en vigueur à Cuba , mais finalement ils ont suivi les traces de leurs ancêtres cubains, mais dans le sens inverse, vers la Sierra Leone.

''Quand j'ai ouvert ma bouche pour chanter, ils étaient là à regarder'', se rappelle Elvira Fumero, en décrivant son arrivée à Mokpangumba.

''Puis, ça a été comme une explosion. Ils se sont mis à chanter en réponse et à danser avec moi . Etj'ai su à ce moment que les Ganga venaient d'ici " sourit-elle.

Le voyage de ces Cubains en Afrique à la découverte de leurs racines a été consigné dans un documentaire de la chercheuse australienne montrant les deux groupes en train de chanter et de célébrer ensemble, et à partager d'autres traditions modernes comme le baseball.

Cette expérience reste étrange étrange pour de nombreux AfroCubains.

''Cuba a été éloigné d'autres pays à un moment où d'autres pays des Amériques vivaient un processus de 'fierté noire' et de réclamation de la justice par de nombreux groupes d'origine africaine pour ce qui est arrivé à leurs ancêtres'', indique Christopher, qui souligne que la révolution cubaine 1950 a déclaré que le racisme était un problème résolu.

Lorsque les Ganga ont découvert qu'ils étaient originaires d'une communauté de la Sierra Leone, ils ont voulu la visiter'' .

" Cela a désemparé beaucoup d'Afrocubains, ne sachant pas comment célébrer leurs origines et montrer leur fierté pour leurs origines. "

Tandis que de nombreux Cubains d'origine espagnole se sont empressés de réclamer leur origine et d'obtenir les passeports correspondants, les Afrocubains n'ont pas fait pareil .

Mais pour Alfredo Duquesne, la visite en Sierra Leone a tout changé. " C'était comme si j'étais parti d elà le week-end d'avant. J'ai foulé le sol et j'ai pensé - c'est fait, je suis de retour, " indique-t-il en décrivant la paix qu'il ressent après cette expérience.

" Enfin, je sais qui je suis'', dit Alfredo. " Je ne suis plus un étranger. "

Traduit de l'espagnol par Guy Everard Mbarga http://guyzoducamer.afrikblog.com/

http://www.bbc.co.uk/mundo/noticias/2014/04/140421_cubanos_origenes_sierra_leona_mes.shtml

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Commentaires
M
Magnifique découverte pour ces 2 communautés cubaines et sierra leonaises.<br /> <br /> Il m'a été conté il ya longtemps qu'une communauté afrochilienne avait retrouvé ses origines à bandja , village à l'ouest du Cameroun , je n'ai jamais trouvé d'article à ce sujet ...si l'histoire est vraie j'ose souhaiter qu'ils aient eu à faire le même type de rencontre
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M
Magnifique découverte pour ces 2 communautés cubaines et sierra leonaises.<br /> <br /> Il m'a été conté il ya longtemps qu'une communauté afrochilienne avait retrouvé ses origines à bandja , village à l'ouest du Cameroun , je n'ai jamais trouvé d'article à ce sujet ...si l'histoire est vraie j'ose souhaiter qu'ils aient eu à faire le même type de rencontre
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S
Quand on retrouve des liens de ce type, on ne peut qu'être heureux. Le fait de conserver sa culture ou quelque chose de ses racines a permis ce heureux résultat.
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