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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
16 juin 2011

L'anthropologue afrobrésilien Vilson Caetano Jr évoque son dernier ouvrage sur le candomblé

caetano

Post-Docteur en Anthropologie de l’UNESP et chercheur spécialisé dans les thématiques reliées au candomblé et à la matrice africaine, a lancé le 8 juin dernier le projet Na Palma da Minha Mão: Temas Afro Brasileiros e Questões Contemporâneas,(Dans la paume de ma main : Thèmes Afrobrésiliens et questions contemporaines) en collaboration avec l’artiste plastique Rodrigo Siqueira. Il s’agit d’un livre et d’une exposition, composée de 20 toiles sur huile, qui tournent autour de la modernité et des changements subis par le candomblé, le syncrétisme religieux et la contribution africaine aux sciences. L’exposisition reste à l'affiche jusqu’à la fin du mois, à la Bibliothèque Publique de l’État. Dans cette entrevue, Vilson parle du projet, du préjugé et de l'héritage des Africains.

Quelle est la contribution africaine aux sciences, à la technologie et à la médecine?

Les civilisations africaines n’ont pas seulement laissé aux générations suivantes un ensemble de connaissances sur le corps, mais aussi des notions comme celles de l’infini, de la génétique, de la probabilité. Nous avons également inventé l’écriture et nos ancêtres ont été capables de dresser les cartes de toutes les parties de la terre. C’est cette histoire que nous devons transmettre à nos enfants. Nous devons leur raconter la trajectoire de civilisations comme celle de l’Égypte et tant d’autres. On doit leur dire que nous ne sommes pas les descendants d’esclaves, mais de rois, de reines, de princes, de princesse, d’artistes de médecins. Il suffit de regarder la ville qui nous entoure. Partout, on trouve une caractéristique africaine ou afrobrésilienne.

Les recherches pour ce livre ont elles impliqués les terreiros de l’ensemble du Brésil et un contour des terreiros bahianais?

Plus que cela, elles se sont basées sur les récits, les histoires de vie et les souvenirs des anciens et des anciens des religions de matrices africaines avec lesquels j'ai vécu pendant près de 30 ans. D'où la richesse des détails et des histoires pour justifier les textes.

Ce livre intéresse le public en général ou la cible, ce sont les chercheurs spécialisés dans cette thématique ?

C’est un livre que tout le monde devrait lire, y compris les enfants. Les illustrations le facilitent. Que les chercheurs s'en intéressent, c'est ce qui importe le peu. Le milieu universitaire est toujours à la recherche de thèses pour contester. Ce livre n'a pas été écrit dans ce but, mais plutôt pour parler des questions philosophiques, religieuses, sociales, éthiques et d'autres qui au fil du temps furent utilisées pour stigmatiser les religions réorganisées au Brésil sur la base des traditions africaines.

Professeur, ressentez-vous une augmentation de l'intérêt des personnes pour connaitre les religions africaines, et par conséquent, une diminution des préjugés liées à celles-ci?

Je considère des choses différentes. Par exemple, à la fin du 19ème siècle, il y a avait un intérêt de la part de certains groupes à connaitre les religions de matrice africaine, en même temps ce fut à la même période que se constituèrent à l’intérieur de ce qu’on appelle les Sciences Sociales une série de discours racistes qui nous traitaient d’animistes et de fétichistes. En fait, il faut avoir dans notre regard un changement sur ces religions. Il est vrai que nous, peuple de axé, nous parlons davantage de nous mêmes.Cela vaut la peine de noter l’ouvertue dont nous bénéficions dans certains médias, cependant, vaincre le racisme reste un de nos principaux défis.

Pour quelle raison le projet porte-t-il le nom de Na Palma da Minha Mão?

Parce que tout dans les religions de matrice africaine commence dans les mains, il suffit d’observer que c'est en frottant une main contre une autre que le prêtre ou la prêtresse évoque les orixás et c'est en jouant aux búzios (coquillage) sur une table que notre ancestralité est revélée et ainsi de suite. Le titre est aussi venu, en observant le travail de Rodrigo Siqueira, qui illustre le livre, qui lisait les articles et donnait la forme, la couleur, et enfin la vie à l'écriture. De là est née l’idée de Candomblé dans la paume de ma main, ce qui veut dire que les contenus de cette religion sont à la portée de tous. Par négligence de ma part, le mot candomblé a disparu et on est resté avec juste: Na Palma da minha mão: temas afro-brasileiros e questões contemporâneas. Rodrigo n’a pas aimé, car il y a déjà sur le marché deux travaux portant le même nom. J’ai alors souri et je lui ai dis qu’aucun cependant n'est égal au nôtre.

 

 

 

traduit du Portugais par Guy Everard Mbarga http://guyzoducamer.afrikblog.com/

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