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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
5 janvier 2011

Situation en Côte-D’ivoire : les Pro-Ouattara et la technique de l’évitement

La situation en Côte d’Ivoire, par son caractère inédit, fait couler beaucoup d’encre dans un affrontement entre la lourde machinerie médiatique occidentale Pro-Ouattara, et les petits combattants de l‘information soutenant le Président Laurent Gbagbo, et qui réussissent peu à peu à se faire entendre des autres.

ouattaraAprès avoir tenté d’aider Alassane Ouattara à passer en force pour occuper la Présidence ivoirienne dans un exercice relevant plus de la propagande que de l’information, une bonne partie de ces médias et occidentaux utilise désormais une technique que les psychologues appellent l’évitement, consistant à éviter d’être confronté à une situation redoutée. Il s’agit d’ailleurs de la même technique adoptée par les dirigeants de la Communauté Internationale, et surtout semblable à celle d’Alassane Ouattara, le Président qu’elle reconnait. Ce dernier refuse systématiquement le recomptage des votes proposés par le Président Laurent Gbagbo. Rien de surprenant d’ailleurs dans cette concordance, cet entente tripartite parfaite des anti-Gbagbo

On peut se demander à raison pourquoi ils dressent ce mur, alors qu’actuellement en Haïti par exemple, il y a un recomptage de voix suite aux élections présidentielles, non pas pour le second tour, mais pour le premier. Pourquoi ne pas appliquer une technique éprouvée ailleurs?

En ce qui concerne les médias occidentaux, on a agréablement noté qu’après l’unanimité que l’on relevait au départ de la crise, peu à peu et le temps aidant, Laurent Gbagbo et ses partisans peuvent tenter d’exposer leur point de vue. Cependant, comme un leitmotiv digne des républiques communistes de l’époque de la guerre froide, le même message se répète sans cesse dans ses grands médias dont les journalistes se confondent avec les bureaux de presse des gouvernements occidentaux et l’équipe de campagne d’Alassane Ouattara. Et il y a de quoi s’étonner, sans être totalement surpris, de cette unanimité qui traverse les médias de premier rang en France, aux États-Unis  et au Canada par exemple.

Concernant ce dernier pays, on a pu noter de quelle manière cette situation est traitée, notamment dans deux médias importants que sont la chaine publique Radio Canada etla chaine privée 98,5 FM.

Lors de différentes émissions, qui se sont déroulées à plusieurs périodes, on a pu constater une unanimité consistant à répéter ce que les médias français avaient monté en concordance avec l’ONU, Nicholas Sarkozy et Barack Obama entre autres. Les présentateurs et leurs invités ne se contentant pas de donner l’information, mais souvent d’encenser leur protégé, et de vilipender quelquefois le récalcitrant.

La plus marquante de ces interventions journalistiques a été il y a quelques semaines le commentaire d’un chroniqueur qui porte le titre de spécialiste des relations internationales, Normand Lester, lors de l’émission de Paul Houde (Montréal maintenant).

L’expert qui a été apparemment en Côte d’Ivoire dans les années 80 parlait de Laurent Gbagbo (dont il avait du mal à prononcer le nom) comme d’un « Roi nègre » qui s’accroche au pouvoir. Il n’a par exemple rien dit sur la rébellion qui divise le pays depuis 2002 et parrainée par Alassane Ouattara. Pourtant, quelques jours plus tard, il était estomaqué par le fait que l’armée canadienne doive faire des excuses à un groupe qu’il considère comme terroriste, les Mohawk Warrior. Monsieur Normand Lester est apparemment un expert à multiples vitesses.

À une occasion, dans les premières semaines, on a pu voir, tout de même, un journaliste québécois de Radio Canada (Pascal Robidas) aller interroger un supporter de Laurent Gbagbo vivant au Canada, permettant ainsi de nuancer l’information.

Plus récemment, dans l’émission de René Homier-Roy (C’est bien meilleur le matin), le chroniqueur M Laurendeau parlait des deux avocats français Roland Dumas et Maitre Verges allés soutenir Gbagbo. Pendant deux ou trois minutes, a choisi d’aborder des controverses à leur sujet, sans jamais évoquer le fond. Juste un traitement léger de l’information, de manière à orienter ses auditeurs dans son sens.

Le lendemain, la même émission invitait un député (Thomas Kobenan) favorable à Alassane Ouattara, sans contradicteur de l’autre camp, et sans question qui dérange posée par René Homier-Roy. Comme quoi,  entre amis, on s’arrange…

Ni les médias internationaux, ni la communauté internationale, ni le camp Ouattara (L’entente tripartite) ne veulent parler des fraudes dans le Nord, malgré les preuves, et encore moins d’un recomptage des voix. On réglerait pourtant le problème bien vite.

Mais comme on le sait, la Communauté Internationale ne se désavoue jamais, même lorsque devant ses yeux, les preuves de ses erreurs apparaissent. Quand on s’appelle Communauté Internationale et qu’on est sensé représenter le monde, on sait bien que jamais on se sera jugés pour nos actions néfastes.

Comme on a pu le voir dans une analyse précédente, le temps est en train de faire son œuvre. Et contrairement à cette communauté internationale Pro-Ouattara qui juge que le Président Gbagbo en s’en servant joue le pourrissement, on constate plutôt que la situation s’éclaircit. La vérité fleurit, elle qui ajustement pris le temps de rattraper les mensonges hâtifs et orchestrés au départ, et permet à un grand nombre des acteurs extérieurs à la crise de se faire une idée plus claire, plus précise de la réalité des événements.

Et c’est en voyant cela que la Cedeao et l’Union africaine (auxquels Obama et Sarkozy ont refilé l’organisation d’une éventuelle guerre en Côte d’Ivoire) ont franchement revu leurs positions. Le Président du Nigéria, Johnathan Goodluck a troqué son vocabulaire guerrier et privilégie désormais le dialogue. Le Premier  Ministre Kényan Raila Odinga, lui aussi très véhément au départ semble avoir retrouvé un semblant de courtoisie et d’humilité.

Malgré cela, américains et français, médias et dirigeants associés qui voient bien que leurs plans de faire leurs guerres à intérêts en Afrique par africains interposés (une technique déjà éprouvée à l’époque de la Guerre Froide)sont hypothétiques pour l'instant, continuent de marteler sans arrêt que ‘Gbagbo s’accroche au pouvoir’, ‘Ouattara est le Président de la Côte d’Ivoire’etc…

En espérant que le mensonge répété et démultiplié dans les médias peut passer pour la vérité. Mais encore une fois, le temps est plus rusé que le mensonge.

Et puisque même le Mur de Berlin est un jour tombé, celui plus petit dressé pour l’instant par souci d’évitement par l’entente tripartite anti-Gbagbo, peut-être finira lui aussi par s’effondrer.

Guy Everard Mbarga

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K
Frère Mbarga, je salue ta lucidité ! Gbagbo est un historien de formation, il a tiré les leçons du Passé ! Tandis les forces imperialistes font montre d'une routine pitoyble !<br /> Les impérialistes ont la force, mais la tortue a eu raison du lion dans un conte basaa.
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