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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
4 septembre 2010

Débat sur le tourisme ethnique et le candomblé

candombl_

Étudiants, chercheurs, militants et représentants politiques ont discuté de l’implémentation du tourisme ethnique à Salvador

Par Jaqueline Barreto

Traduit du Portugais par Guy Everard Mbarga http://guyzoducamer.afrikblog.com/

"Le Tourisme ethnique envisage-t-il nos terreiros  comme des hôtels? Quels avantages apporterait-il? Nos orishas doivent-ils être consultés? "

L'anthropologue Vilson Caetano a commencé son témoignage à partir de ces questions, en soulignant que ces doutes sur le tourisme ethnique représentent encore des inconnues pour le peuple de saint et entre temps, la spéculation immobilière détruit les forêts à proximité des maisons de candomblé.

Ces agences touristiques transforment nos rituels liturgiques randonnées. Et si nos agences touristiques d'État offraient une formation à nos fils de saint afin qu'ils puissent s’occuper des visiteurs? Ce n'est pas une suggestion, mais bien une revendication".

Vilson Caetano a cependant souligné que le tourisme ethnique  peut "nous aider à être les porte-parole de notre propre histoire. Les maisons de candomblé sont des véritables expériences multiculturelles".

En évoquant la relation entre l’univers culinaire et ses symbologies sociales respectives, l’anthropologue et professeur de l'Université fédérale de Bahia a associé l’acarajé à la représentation de la bahianité. Il a ainsi rappelé les débats entourant la vente de "l’acarajé de Jésus" et les adeptes du candomblé.

"Personnellement, je pense que tout établissement peut vendre l’acarajé. Ma seule demande concerne le bolinho de  Jésus qui nie l'identité et la culture noire", dit-il.

Vilson Caetano a ainsi précisé que "la nourriture c’est le patrimoine. Un symbole sacré. Nous ne mangeons pas que des ingrédients, mais, avant tout des symboles " pour expliquer la confusion existant dans la société selon laquelle la "cuisine bahianaise" aurait pour origine la "nourriture  de saint ".

"Les nourritures des orishas sont plus élaborées et sont suivies par des chants d'enchantement ", dit-il.

L'importance historique et mercadologique des nourritures faites dans les terreiros et leur possible commercialisation dans le cadre du tourisme ethnique viennent du projet  “Sabor sacrossanto dos terreiros para você”, élaboré par l'historien Jaime Sodré. Ce projet comprend la formation des membres du terreiro, l'achat de matériel, les règles d'hygiène et, en plus d’autres demandes, un guide alimentaire pour les touristes intitulé “roteiro delícia” (Circuit délicieux).


Selon Sodré, ce circuit ne dispose pas encore de l’autorisation des terreiros cités et ne se présente que comme une suggestion: Casa Branca-café da manhã, Bogum-merenda, Cobre-merenda, Tanuri-almoço, Oxumarê-minguas e gantuá-chás. "Désormais, on va recevoir des gens qui devront nous respecter et générer des revenus pour nos communautés. Auparavant, ils se rendaient dans nos terreiros explorer notre nourriture et en fin de compte, les gens payaient le  bamgá '

Selon l'historien Jaime Sodré, contrairement à ce qui se passait avant, lorsque les gens allaient au terreiro pour assister au "spectacle ", désormais, la proximité entre le candomblé et le tourisme ethnique doit se produire de manière respectueuse, dans l’harmonie.

caetano

Sodré indique également que la  yalorixá Mère Stela a préparé un recueil le comportement que doit adopter le touriste dans une maison sainte, en abordant entre autres aspects,  l'habillement et les appareils électroniques. "Le guide touristique place le touriste dans le terreiro et eux ils continuent d’attendre le "spectacle", au mépris du fonctionnement normal du terreiro ", explique-t-il.

Jaime Sodré, évoquant le tourisme et la culture afro-brésilienne a pris comme exemple la vente de pâtisserie par les sœurs du couvent de Lapa et s’interroge : Pourquoi les sœurs peuvent faire et vendre des pâtisseries alors que nous nous ne pouvons pas exploiter notre potentiel gastronomique? Il a ainsi rappelé que le noir a introduit dans l’alimentation du pays certains éléments comme le lait de coco, l’huile de palme, le piment et que, malgré sa condition d’esclave, il a offert à la société une cuisine qui représente la lutte de la population noire. “Pour les gens, manger c’est aussi résister au pouvoir du maître blanc et esclavagiste ”.

Source :  Omi

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