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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
30 mars 2010

Gregory Meeks, allié afroaméricain des afrocolombiens au Congrès Américain

MEEKS

Lors de sa première visite en Colombie, Gregory Meeks voyagea dans le Chocó et visita une école d’enfants déplacés par le conflit armé du pays.

Il s’aperçut alors que les limitations de la population étaient beaucoup plus profondes que ce qu’il imaginait, mais il  vit quelque chose dans les yeux de cette enfance combattive.

C’était un éclat, le rêve de meilleures conditions et  la volonté de lutter pour celles-ci.

Cette lueur rappela à Meeks une de ses idoles : le juge de la Cour Suprême des États-Unis Thurgood Marshall, que le  représentant nord-américain reconnait, comme une des plus grandes influences de sa vie, de même que ses parents.

Thurgood Marshall s’est efforcé sans cesse d’obtenir l’égalité pour les  afroaméricains dans le système légal états-unien”, rappelle  Gregory Meeks.

Le membre du Congrès pensait que si les enfants afrocolombiens étaient encadrés par un système éducatif caractérisé par l’équité et offrant les mêmes opportunités à tous, sans qu’importe la race et l’origine sociale,  ces âmes si jeunes pouvaient devenir les futurs leaders de leur race, du pays et du monde.

Gregory Meeks se vit lui-même à travers les enfants du Choco. Il replongea dans les souvenirs de son enfance modeste, mais le poids de la nostalgie ne le plongea pas  dans la tristesse.

Meeks reconnait qu’il a eu la merveilleuse opportunité de s’éduquer et que, grâce à cela, il a pu se distinguer dans sa vie politique.

Le représentant se souvient de ses années à l’École de Droit d’Howard, à Washington DC, comme des plus heureuses de son existence. Cette expérience, reconnaît-il, lui a donné de nombreux outils qui lui ont servi par la suite dans son travail pour la société.

De ses années universitaires, il se souvient avec beaucoup d’admiration d’un camarade de classe, Alvin Pittman, qui est l’un des meilleurs avocats en droit du travail des États-Unis.

Après avoir obtenu son diplôme en Droit, il est devenu Substitut du Procureur de la République du District de Washington. Ce travail fut très enrichissant: “j’ai pu aller chercher la liberté d’individus qui étaient innocents et m’assurer que ceux qui causaient des dommages à la société soient mis en prison”, affirme Meeks.

Après son poste de Substitut du Procureur, il occupa des fonctions permettant de menere des investigations sur le trafic des drogues et la corruption politique. Mais il affirme qu’il s’est lancé dans la voie politique alors qu’il travaillait comme leader communautaire dans le très connu secteur du Queens, à New-York.

Pendant ses années comme leader communautaire dans le Queens, Meeks a travaillé pour obtenir de meilleurs soins dans le système de santé new-yorkais et pour assurer la construction d’espaces de vie dignes pour les personnes.

MEEKSSSon leadership fut reconnu par des nombreuses personnes et ceux qui connaissaient son travail communautaire lui demandèrent de se lancer dans la course pour un poste vacant à l’Assemblée.

C’est ainsi que Gregory Meeks allait devenir Juge Superviseur dudit organisme et assura la surveillance du système de compensation des travailleurs nord-américains.

De nouveau, ses supporters lui demandèrent de chercher à obtenir un poste au Congrès des États-Unis, et  Meeks remplaça le politicien Floyd Flake. Il est représentant depuis onze ans.

Tout au long de ces années, Gregory Meeks a gagné la reconnaissance et le respect de ses collègues républicains et démocrates de même que de ceux qu’il représente, en se distinguant comme un leader efficace, ayant le sens commun ; et comme un homme pragmatique et d’une très grande intelligence.

Un groupe d’afrocolombiens formé par Óscar Gamboa, Luis Gilberto Murillo et Robert Asprilla, le contactèrent un jour contacté Meeks et lui demandèrent de mener une révision des politiques du gouvernement américain en faveur des communautés noires en  Colombie, durant la période de l’application du Plan Colombie.

Ce groupe d’afrocolombiens sollicita l’intervention de Meeks pour trouver un équilibre entre les ressources que le Plan destinait à la guerre et celles de l’investissement social. Cette demande suivie par le représentant a obtenu  une augmentation de 35% des ressources du Plan Colombie destinées aux communautés vulnérables.

Comme résultat de l’interaction avec ses leaders afrocolombiens, Meeks a également mené un travail d’incidence auprès du Gouvernement Colombien qui s’est traduit par une plus grande présence des membres de la Communauté Noire dans les hautes fonctions et dignités de l’État.

En août 2005, Gregory Meeks visita pour la première fois la Colombie, invité par  Murillo, Gamboa et Asprilla, pour constater de ses propres yeux la réalité de la population afrocolombienne.

J’ai dit à  Robert Asprilla qu’à ce moment, je ne souhaitais pas rencontrer le Gouvernement, ni voir les beaux sites touristiques. Je veux voir le vrai peuple de Colombie. Ils m’ont donc emmené à Buenaventura,  Tumaco et dans le Chocó. Ce qui est arrivé en fait, c’est que je suis véritablement tombé amoureux de la Colombie. Lorsque je les ai regardés dans les yeux, j’ai vu en eux mon propre reflet. Quand j’ai parlé aux jeunes et aux enfants, je n’arrivais pas à cesser de penser à ma propre vie”,  se souvient Meeks, en faisant allusion à son enfance aux États-Unis, lorsque les opportunités pour les noirs étaient bien rares.

Cependant, lors de ce premier parcours à travers la Colombie, le représentant demanda au président  Álvaro Uribe Vélez de créer une commission intersectorielle pour l’Avancement de la Communauté Afrocolombienne.

Sa recommandation fut acceptée Met par l’intermédiaire du Décret 4181 du 29 octobre

2007, cette commission commença un travail ardu sous la présidence de  Francisco Santos, vice président de la  Colombie et sous l’administration d’Óscar Gamboa, à l’époque directeur exécutif de l’Association Nationale des Municipalités à Populations afrodescendantes, Amunafro.

Meeks est devenu le porte parole de la Colombie au Congrès des États-Unis, travaillant avec le soutien d’autres membres du Black Caucus, composé de 43 membres afroaméricains du Congrès. Ce qui explique pourquoi aujourd’hui, au Congrès et dans les Gouvernement de son pays, lorsque le sujet est la Colombie, il est la première autorité consultée. Son rôle déterminant dans la création du projet de loi qui autorisa le déblocage de 45 millions de dollars destinés à des projets productifs pour la population afrocolombienne.

Gregory Meeks est retourné en Colombie en Octobre dernier, à l’invitation de l’Université Santiago de Cali, Amunafro, la Mairie de Cali et le magazine  Ébano Latinoamérica, avec pour but de continuer d’aller plus loin dans les thématiques liées aux afrocolombiens et à d’autres secteurs de la Colombie qui peuvent aider à faire avancer les recommandations de la Commission Intersectorielle.

Lors de cette visite,  Meeks a été décoré de la Médaille d’Or de l’Université Santiago de Cali, qui est la plus haute reconnaissance que l’établissement fait à un illustre diplômé ou toute personnalité régionale ou nationale, pour sa contribution académique, sa responsabilité sociale et son travail pour l’amélioration de la qualité de vie de chaque être humain. C’est la première fois que cette distinction est remise à une personnalité internationale qui a apporté son appui inconditionnel à la communauté afrocolombienne.

Le parlementaire américain reconnait que son travail en Colombie est gratifiant grâce au soutien des organisations afros solidement constituées. Il reconnait qu’il existe une infrastructure sociale et des leaders civils courageux qui facilitent le contact avec la population et sont fondamentaux dans le développement de projets qui impliquent cette dernière. Grâce à ces leaders et organisations, selon  Meeks, la coopération entre les États-Unis et la Colombie ont des résultats tangibles.

Les bourses Martin Luther King et Fulbright constituent l’une des réussites les plus importantes de cette aide. Meeks les considère comme le grand pont vers une éducation de qualité pour les afrocolombiens.

Le représentant affirme que dans un monde globalisé, l’apprentissage d’une autre langue et le contact avec des personnes d’autres nationalités, à travers  le milieu académique, sont fondamentaux pour former les futurs leaders de la Colombie et du monde.

On ne sait jamais quel rôle on jouera dans l’avenir –a indiqué Meeks à un groupe d’étudiants noirs à Cali–. Ce que nous savons certainement, c’est qu’il n y a aucune limite. En travaillant ensemble, avec intelligence, vous pouvez construire de meilleurs lendemains, rendre la Colombie meilleure pour les afrodescendants et pour toutes les personnes”.

_BANOTraduit de l’Espagnol par Guy Everard Mbarga http://guyzoducamer.afrikblog.com/

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