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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
14 février 2010

À la découverte de la Marcus Garvey Academy, une école afrocentrique de Détroit

PAR CHASTITY PRATT DAWSEY
RÉDACTRICE FREE PRESS RUBRIQUE ÉDUCATION

Traduit de l’Anglais par Guy Everard Mbarga http://guyzoducamer.afrikblog.com/

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À la Marcus Garvey Academy de Detroit, la semaine débute par la récitation des faits de l’histoire noire, avant que les joueurs de tambours fassent résonner leurs instruments pour inviter les élèves à une assemblée.

Les élèves chantent l’hymne national noir (black national anthem) et récitent le credo de l’école, qui commence ainsi, "J’aurai confiance en moi. ... Je peux apprendre! Je vais apprendre. Je dois apprendre "! Tout cela avant toute lecture, écriture ou de l’arithmétique.

L’Académie Garvey est un environnement éducatif afrocentrique, et en 2008, ses élèves ont surpassé la moyenne de l’état  dans la plupart des catégories du Michigan Educational Assessment Program (MEAP).

Trois autres écoles afrocentriques de Détroit qui offrent des services aux élèves de la maternelle à la huitième année ont mieux réussi que la moyenne des écoles publiques de Détroit.

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L’équipe-école, les parents et les élèves de  Garvey attribuent le mérite au programme des écoles afrocentriques d’avoir établi des attentes élevées et inculqué la confiance en soi dont les élèves ont besoin pour exceller.

Les partisans des écoles afrocentriques soutiennent que ces écoles représentent une solution aux problèmes de réussite et de discipline dans les districts urbains comme le  Detroit Public Schools. Les écoles afrocentriques ont surpassé les autres parce que leur environnement est orienté famille, indique Haki Madhubuti, un éducateur reconnu au niveau national.

"Il est crucial que l’on s’aime  ... quand tu as de l’humanité en toi, tu ne sors pas  pour tirer sur des gens," dit-il.

Les écoles afrocentriques mettent l’accent sur la fierté

Les élèves de l’Académie Garvey doivent marcher sur une bande  appelée la ligne verte vers le succès,  peinte sur les planchers de l’entrée. Ils doivent se tenir debout et dire, "Jambo," une salutation en kiswahili, à toute première visite d’un ainé dans leur classe.

Et sur chaque matière et chaque tableau d’affichage est fait mention de l’histoire ou de la culture Africaine ou Africaine-Américaine.

Le directeur James Hearn soutient que le développement de la personnalité, les attentes élevées et la discipline incluse dans le programme afrocentrique et dans la culture de  l’Académie Garvey peuvent transformer les écoles publiques de Détroit.

"Quand tu leur montres que tu ne joues pas, ils se conforment," affirme Hearn au sujet de ces élèves.

Ouverte à tous dans le Detroit Public Schools (DPS) district, l’Académie Garvey a surpassé les résultats du DPS et de l’état dans plusieurs domaines du MEAP, malgré un déménagement et trois fusions au cours des huit dernières années et malgré les indices élevés de pauvreté de certains de ses élèves. Plus de 86% d’entre eux sont défavorisés du point de vue économique.

Villages éducatifs

Garvey est l’une des cinq écoles afrocentriques du district qui offre des services à des élèves de la maternelle à la huitième année.

Toutes portent le nom de personnalités africaines américaines ; les autres portent le nom de Catherine C. Blackwell, Malcolm X, Paul Robeson et Erma Henderson. L’Académie Garvey a ouvert en 1991 après qu’une recherché ait montré les avantages d’un programme éducatif afrocentrique.

Toutes les écoles, exceptée  Henderson ont réalisé les standards de progression annuelle  l’an dernier, et la Skillman Foundation a reconnu Garvey, Malcolm X et Blackwell dans sa campagne  Good Schools qui accorde aux écoles qui performent bien des bourses allant jusqu’à  100.000 $. Dans le même temps, 31% -- soit  51 des 163 établissements admissibles du DPS -- ont satisfait aux critères de progrès  annuel l’an dernier.

Alors que le DPS fait face à des baisses importante des inscriptions et aux pires résultats d’examen et de taux de diplomation au pays, les partisans des écoles afrocentriques  soutiennent que ces dernières représentent une solution aux problèmes de réussie du Detroit Public Schools. L’objectif de l’éducation  Afrocentrique est d’imprégner les élèves – dont presque la totalité sont Africains Américains -de fierté et d’auto-détermination, indique Hearn.

Les écoles utilisent le Nguzo Saba – les sept principes du  Kwanzaa, une célébration de l’héritage et de la culture – et un système de valeur Égyptien, tout en intégrant l’histoire Africaine et Africaine Américaine aux cours quotidiens. Il existe également des  programmes de rites de passage incluant la formation à la masculinité et à la féminité.

Haki Madhubuti, un auteur et éducateur reconnu au niveau national qui a donné un coup de main pour former les enseignants lorsque les écoles afrocentriques s’établissaient dans le DPS il y a 20 ans, est le co-fondateur de trois écoles afrocentriques à Chicago. Il affirme que les écoles fonctionnent parce qu’elles ont été fondées pour être une famille étendue et même si elles sont laïques, elles fonctionnent de la même manière que les écoles religieuses et les écoles privées juives.

"Nous démontrons qu’il est crucial de s’aimer," dit-il. "Assurément, nous ne sommes pas anti-blanc. Nous ne sommes anti-rien. Nous sommes juste pro-noir, pro-progressiste. Certains de nos enseignants sont blancs."

Freda Dawson, directrice du Malcolm X, est d’avis que la structure familiale au sein de l’école est  capitale. Au Malcolm X, les élèves appellent leurs enseignants  "Mama," qui signifie maman en  kiswahili, ou "Baba" qui veut dire père. Les parents signent un engagement, promettant de faire trois heures de bénévolat par mois pour l’école ou dans l’école; s’ils manquent de le faire, le personnel peut demander à leur enfant de quitter l’école.

"Les efforts combinés des parents, de la communauté et de l’équipe école sont sans aucun doute un plus pour amener nos enfants vers la réussite," indique Dawson, ajoutant que la plupart des parents  respectent l’engagement.

Des modèles d’écoles pour les autres?

Les spécialistes qui ont étudié les plans d’enseignement du DPS ont noté cette réussite.

Un rapport de l’équipe de transition du Gouverneur a recommandé l’élargissement de l’usage de l’éducation afrocentrique  dans les Écoles Publiques de Détroit. Et en 2008, le rapport du Council of the Great City Schools sur ces écoles indiquait : "le district a un programme afrocentrique qui peut être combiné dans tous les domaines de contenu ."

Et l’administration centrale de la DPS récemment nommée est actuellement en train de revoir le programme des écoles – suite aux demandes d’extension aux lycées – pour déterminer s’il devrait être étendu, et si les succès de ces écoles est dû à l’équipe de l’école, au programme ou à la culture.

L’été dernier, lorsque 20 écoles du Detroit public schools ont fermé, Garvey a déménagé dans l’établissement Butzel Middle School et a connu une forte augmentation de ses effectifs passés de 265 élèves à plus de 700, avec un ratio de 30 à 35 élèves par classe. Le défi de l’école a également augmenté  -- il y a désormais assez d’élèves bénéficiant d’une éducation spéciale pour remplir neuf classes. De plus, les enfants provenant de gangs en conflit de territoire se sont rassemblé dans l’école et s’asseyent désormais côte à côte.

"Les tout premiers mois, on était  ... constamment en train de séparer des bagarres," indique le travailleur social de l’école Ifetayo Chaffin.

Mais après quatre mois d’une infusion répétée de discipline, de soutien, d’histoire et d’éducation Africaine et Africaine-Américaine, l’atmosphère s’est calmée selon les élèves.

"C’est plus structuré," indique Briana Grayer, 13 ans, qui a d’abord fréquenté Butzel avant le déménagement de Garvey cet automne.

Valencia Thompson, 13 ans, qui a posé sa candidature pour les meilleurs lycées privés de la région dit que l’école ne lui a pas seulement appris les connaissances académiques, mais également la fierté et le respect.

"Ça se développe en toi," indique Valencia qui fréquente l’école depuis trois ans.

"Ça construit une culture du courage et te montre tes origines, le respect  et tout ce qu’ils t’apprennent, tu t’en sers partout où tu vas."

Engagement envers les enfants et la communauté

L’engagement des membres du personnel fait avancer les écoles, affirme Victor Gibson, un enseignant de l’école. "Lorsqu’ils se rendent compte que tu vas en faire plus, et que tu deviens leur maman et leur papa -- littéralement – les enfants adhèrent," explique Gibson.

Attention à ceux qui ne saisissent pas l’atmosphère afrocentrique  -- le rouge, noir et vert des casiers représente le sang des noirs, la terre verte de l’Afrique,  les affiches des coutumes Africaines et Africaines Américaines célèbres -- indique Hearn. Il est déjà arrivé que des élèves et des parents perturbateurs soient exclus.

Nayma Appling continue d’amener Kyle son garçon qui est en classe septième à Garvey même si cela revient à faire un plus long trajet. Elle dit que l’atmosphère de soutien fait la différence auprès des enfants.

"Je vois de l’encouragement dans leurs yeux " indique Appling, qui fait du bénévolat trois jours par semaines dans l’école.

Hearn affirme qu’il a fallu convaincre certains enseignants et certains parents cette année que l’éducation afrocentrique fonctionnerait  -- mais le fait que l’école a offert des uniformes et des imperméables, des paniers repas, des lunettes pour les élèves et a servi de centre de vaccination contre le H1N1 a beaucoup aidé.

"La communauté approuve ce que l’on fait parce que nous prenons soin d’eux."

L’enseignant  Roy Ferrantini a travaillé dans l’établissement pendant  les 35 dernières années et il a également noté un changement.

"Les parents et les enfants réagissent aux attentes élevées," dit-il. "Chaque école doit offrir de l’espoir."

CHASTITY

CHASTITY PRATT DAWSEY

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Commentaires
Z
Hotep,<br /> Frères et soeurs, cette action des noirs américains est vraiment positives et nul ne peut aujourd'hui refuser de voir les exélents résultats des jeunes africains américains.<br /> Non seulement, cela est bon pour leur ascention social mais aussi et surtout bon pour l'afrique car ces jeunes en grandissant seront des fervents défenseur de la cause noire.<br /> Maintenant ma question est de savoir s'il est possible de créer de telles écoles en France, ou si il en existe déjà. Car ayant un enfant de 16 mois sa scolarité me préocupe vraiment beaucoup.<br /> Je voudrai savoir aussi si il y a des parents qui sont dans le même cas que le miens et pourquoi envisager une solution ensemble.<br /> Merci, de me répondre par mail si possible.<br /> Zehk, de toulouse, zehk@hotmail.fr
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