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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
25 janvier 2010

Entrevue de Melanie Taylor, afropanaméenne lauréate du Prix Rafaela Contreras



http://guyzoducamer.afrikblog.com/



La littérature féminine a gagné des espaces insoupçonnés, ce qui justifie grandement sa promotion. Face à cette réalité, l'Association nicaraguayenne des écrivaines, Anide s’est donnée la mission d'encourager le talent des femmes, à travers différents axes de travail parmi lesquels le Concours Centre –Américain Rafaela Contreras sur les Contes écrits par des femmes.

L'annonce a été bien accueillie en Amérique centrale, mais comme une seule récompense était en jeu, la compétition n’en était que plus rude.

Une jeune écrivaine sensible a remporté le prix offert par Amerrisque et Anide. Camino a Mariato a donné la victoire à Melanie Taylor, une musicothérapeute Panaméenne qui compte à son actif trois livres d'histoires courtes Tiempos Acuáticos (2000), Amables predicciones (2005) y Microcosmos (2009).


L’œuvre gagnante fait partie de 13 histoires multithématiques qui captivent le lecteur par la particularité qu’ils ont d’être proches de la réalité de chaque être humain. Les instincts charnels, les dettes accablantes en temps de crise, les légendes populaires, les déviances sexuelles et un nombre incalculable  d’éléments excessivement vraisemblables sont tressés dans des histoires racontées dans un langage standard et subtil, qui en font sans aucun doute un excellent choix des membres du jury.

Pour la première fois dans l'histoire du Prix Rafaela Contreras, la remise de la récompense a eu lieu dans le pays d’origine de la lauréate.

La Bibliothèque Nationale du Panama était le théâtre de la remise du prix offert par Anide  à Taylor, une femme simple, spontanée et expressive  avec laquelle nous évoquons Camino a Mariato, une des circonscriptions de la Province de Veraguas, située dans la partie occidentale de la péninsule d’Azuero au Panama.

Depuis quand écrivez-vous?


Ma mère dit que j'ai appris à lire par moi-même à l'âge de cinq ans et qu’à six ans, j'ai écrit un journal de mes propres mains, y compris les bandes dessinées. Malheureusement, le document s’est perdu lors un grand nettoyage. À vingt ans, j’ai pris un cours avec l'écrivain Jaramillo Levy, ce cours m'a aidé à me concentrer et à apprécier mon talent.


Les histoires que vous racontez sont-elles autobiographiques ou un reflet de la réalité humaine découverte chez vos patients, car franchement, chaque histoire me semble familière, ce sont des exemples si réels et si proches, et leur majesté réside dans le fait qu’elles sont bien racontées?

Ces histoires ne sont pas basées sur des patients ou sur des expériences personnelles. La réalité qui vient à moi à travers les histoires que les gens me racontent, des commentaires et des informations est en elle-même incroyable. Rappelez-vous que je vis dans un pays où le maire de la ville a déclaré qu'il donnerait des piscines en plastique aux enfants moins fortunés, et on a même déjà sorti une chanson en son honneur. Enfin. Par exemple, l'histoire des femmes qui ont la nostalgie de deux gars qu’elles ont rencontré dans un bar et qui s’avèrent être des sicaires m’est venue parce que j’ai entendu aux nouvelles qu’après avoir tué un homme, l’assassin est parti en moto en envoyant un baiser à une femme qui passait par là. Dans l'histoire de l'enseignante de yoga, la partie où l'enseignante meurt en donnant ses cours provient d’une histoire que m’a racontée mon mari et qui lui avait été racontée.

Pourquoi utilisez-vous des adjectifs forts dans les titres?

Le titre d'un conte doit inciter le lecteur à le découvrir et, si possible, il doit résumer l’essence du récit.

Le Texte de la Tulivieja renferme-t-il un message d'opposition à la transculturation? Ou met-il l'emphase sur en que le désir de vendre nous amène à perdre l'essence de note culture et de notre être?


Je ne suis pas contre la  transculturation. Cependant, quand nous  “empaquetons” des produits culturels pour la consommation de masse par la force, quelque chose se perd et s'altère en chemin. Mon objectif en écrivant le conte était d'exorciser en moi le sentiment que j'avais sur l'urbanisation étourdissante subie par la ville de Panamá au cours de la dernière décennie. Je serais hypocrite si je disais que je ne profite pas de certaines des choses liées au développement de la ville, mais d'autres choses ont également été perdues, des choses que je croyais établies et qui ont désormais disparues.




Dans Camino a Mariato, on se retrouve face à l'homosexualité ou la transsexualité, mais le message est-il une critique des hommes dissolus capables de provoquer la fin du monde dans leur quête du sexe?


Les hommes dissolus sont des athlètes de l'usure. En réalité, les hommes et nous les femmes nous faisons des choses incroyables pour profiter du sexe, mais nous nous tendons des pièges à nous-mêmes.


J'ai particulièrement trouvé une certaine richesse dans le récit des assassines morbides. D'où vous vient cette idée?

Cette histoire est venue toute seule et elle faisait partie de plusieurs histoires à la fois des histoires de crimes et des histoires sombres, que j’ai finalement abandonnées. Heureusement!

Comment avez-vous entendu parler de la convocation d’Anide?

Sur un portail Internet, je ne me souviens plus duquel,  puis je suis tombée sur le site web de l’Anide.

Que pensez-vous de la promotion de la littérature féminine?


Je pense que c’est vraiment super, puisque l’on peut devenir invisible autant dans les concours que dans le
canon littéraire en général.Le travail d’Anide tout comme celui de l’Association Costaricienne des Écrivaines avec ces concours permettent aux écrivaines d’Amérique Centrale d’avoir la possibilité d’être connues.

Comment la critique panaméenne a reçu votre prix?


Il y eu de nombreuses manifestations de joie de la part des écrivaines et des écrivains et une bonne couverture de la presse culturelle.

Quels sont vos projets immédiats?


Si vous parlez des idées qui trottent dans ma tête, elles sont très nombreuses. Je travaille actuellement sur un roman et une série de micro-récits érotiques que je ne publierai peut-être jamais par pudeur. Disons, peut-être pas sous mon vrai nom.



Ceux et celles qui souhaitent profiter de la lecture de ces belles histories peuvent se procurer le live dans les bureaux de l’Anide et dans la plupart des librairies du pays. Pour seulement 100 córdobas, vous aurez l’occasion de voyager sur les chemins qui conduisent à Mariato et dans beaucoup de recoins de l’âme et de l’esprit des êtres humains qui vivent notre réalité. 
   




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