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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
29 novembre 2009

Les afropéruviens acceptent le pardon de l’État Péruvien, mais veulent des droits

afrop

Lima- (PL) Les  afrodescendants péruviens qui représentent près de trois millions de personnes considèrent comme positif le fait que l’État ait décidé de leur demander pardon pour les injustices, mais ils veulent des politiques et des mesures effectives contre la discrimination.

C’est ce qu’ont indiqué les dirigeants des regroupements afropéruviens après la publication d’un décret demandant pardon à cette minorité pour les abus, l’exclusion et la discrimination qu’elle a subi historiquement depuis l’arrivée de leurs ancêtres en tant qu’esclaves durant la colonie espagnole.

Le texte admet la subsistance des comportements de ce type, considérés comme arriérés et qui représentent une barrière pour le développement social, économique, éducatif et au travail de la population en général.

Il reconnait les contributions du peuple afropéruvien à l’affirmation de l’identité nationale, la diffusion des valeurs et la défense nationale et annonce que le pardon et la reconnaissance de ce secteur social seront exprimés lors d’une cérémonie publique.

Le décret précise que lors de cet acte public "seront exaltés les vœux pour l’égalité et la justice, symboles de la construction d’une société plus juste et tolérante", et charge le Ministère de la Femme et du Développement Social de dicter des politiques pour le développement du peuple afropéruvien.

Les membres du gouvernement comme le ministre des affaires étrangères, José García Belaunde, et la ministre de la Femme , Nidia Vílchez, ont souligné la pertinence du geste et ont indiqué que l’État devait demander pardon plus tôt.

Virginia Zegarra, représentante de l’Association Racines Afropéruviennes de Lima ( Asociación Raíces Afroperuanas de Lima) a salué le décret, mais a prévenu que loin de rester en paroles, il doit se traduire en mesures et en décisions politiques pour que "nos droits soient reconnus et qu’ils deviennent réalité".

Elle a également proposé la réalisation d’un recensement pour déterminer le nombre d’afropéruviens, puisque seuls des calculs historiques existent,  selon lesquels ils constituent 10% de la population soit quelques 2 800 000 personnes.

Paul Colino Monroy, du Mouvement Noir Francisco Congo (Movimiento Negro Francisco Congo) né en 1986 pour defender les droits des afrodescendants, dit que malgré l’approche du 115ème anniversaire de la fin de l’esclavage au Pérou (le 3 décembre 1854, décrété par le Libertador Ramón Castilla) l’inclusion sociale des Noirs est encore loin d’être une réalité.

Dans certains endroits comme les supermarchés ou les banques, des méthodes subtiles empêchent les Noirs d’accéder aux emplois comme les indigènes andins ou amozoniques.

Au Pérou –critique-t-elle- il existe des lois qui proscrivent et interdisent la discrimination raciale, mais dans les faits, les Noirs ne disposent pas des mêmes facilités que les autres, bien que ce qu’on appelle les négritudes, l’influence africaine ait une forte présence dans l’identité diverse des péruviens.

Traduit de l’Espagnol par Guy Everard Mbarga

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Commentaires
S
Merci pour cette information qui me fait chaud au coeur comme elle doit faire chaud aux coeurs des afropéruviens. <br /> <br /> Quand on veut sincèrement soigner un mal, il faut reconnaître qu'il existe. Il ne sert à rien d'agir comme la France qui clame chaque jour chercher des remèdes à un mal imaginaire puisqu'elle ne reconnaît pas celui qu'on lui indique du doigt.
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