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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
4 octobre 2009

Sur la piste de Besouro: Interview du Maître capoériste Tonho Matéria

Traduit du Portugais par Guy Everard Mbarga

Mestre

A partir d'aujourd'hui, le Blog do Besouro commence à publier des profils et des entrevues avec quelques-uns des grands maîtres de la capoeira brésilienne qui furent en quelque sorte les disciples ou des adeptes des enseignements du grand Besouro Mangangá, héros du film " Besouro - Nasce um heroi”. Commençons par le bahianais Antônio Carlos Gomes Conceição ou Tonho Matéria, qui en plus d’être maître de capoeira est un chanteur, auteur-compositeur et producteur culturel.

Pionnier de l'utilisation de la capoeira comme outil de diffusion de la culture afro-brésilienne, Maître Tonho est âgé de 45 ans et fait de la capeoeira depuis qu’il a 12 ans.

En tant que musicien et chanteur, il est passé par des groupes célèbres comme Ara Ketu o Olodum. Cependant, son travail le plus important est précisément celui qui le rapproche le  plus de la mémoire de Besouro: Tonho Matéria est responsable, à Salvador, de l'Associação Cultural de Capoeira Mangangá, responsable de la formation de plus de 400 enfants et adolescents et de la diffusion des idées libertaires Manoel Henrique Pereira, Besouro.

Blog de Besouro: Quand avez-vous commencé à enseigner la capoeira?

Tonho Matéria: J'ai commencé à enseigner la capoeira en 1983. Mon premier lieu d’enseignement se trouvait au Siège Son Ladu, puis au Parc-École (Escola Parque)  où je m’entrainais également avec mon professeur.

BB: Qu'est-ce qui vous a fait choisir cette voie?

TM: C’est ce qu’il y avait de plus proche dans la communauté où j'ai grandi. Je suis né dans le quartier Pau Miúdo à Salvador, c’était un endroit très pauvre, il n'y avait pas le choix pour les activités sportives ou artistiques, à l'exception de la boxe et de la capoeira. Je me suis entraîné à la boxe pendant deux ans, mais c’est la capoeira qui m'intéressait. En 1985, je suis devenu champion de Bahia. Grâce à la capoeira, aujourd’hui je connais quatre continents du monde.

BB: Parlez-nous du mouvement Mangangá. Quel est votre style?

TM: Dans le Mangangá, nous n’avons pas un style défini, on joue la capoeira et on obéit à ce que nous commande le berimbau. Nous ne nous arrêtons ni au style Angola, ni régional ni au contemporain. On fait simplement la capoeira.

Besouro

L'affiche du film

BB: Et quelles sont les principales caractéristiques et les objectifs de la Capoeira Mangangá?

TM: Les caractéristiques sont : un entrainement intense, un jeu rythmé et équilibré, le respect entre pairs et la valorisation de l'intégrité des membres, notamment les enfants. Les objectifs sont principalement de maintenir en vie le nom de Manoel Henrique Pereira, notre Besouro Mangangá, et la tradition de la capoeira en tant que culture, art, lutte et philosophie de vie.

BB: À votre avis, qu’en est-il actuellement de la diffusion de la Capoeira au Brésil ?

La capoeira est une culture en mouvement. C'est un art qui s'est développé au Brésil, mais qui reste malheureusement encore un peu désorganisé. Certains maîtres disent que l'organisation mettrait fin à l’éclat de cet art ancien. Je suis en désaccord. Les noirs, même ceux qui sont encore en Afrique, vivaient en société. Les tribus se regroupaient pour préserver leurs cultures et garder en vie leurs ancêtres. Mais ici, au Brésil, je vois que le culte de nombreux capoéristes se fait d’une façon bien particulière, en le considérant comme un patrimoine personnel. Ainsi, au Brésil peu de choses sont faites pour la capoeira comme un tout.

BB: Pensez-vous qu’aujourd'hui encore, le personnage de Besouro Mangangá reste idolâtré par les adeptes de la capoeira de tout le Brésil?

TM: Oui, Besouro est toujours resté dans les mémoires comme un homme courageux, qui n'avait peur de rien. Certains le voient comme une légende, mais Besouro a réellement existé. Il fut et il reste l'un des plus grands symboles de la résistance pour la population, en particulier pour le capoéiristes. Dans mon projet, j'ai intégré le nom de Mangangá pour l'énergie et la sagacité que ses actions ont provoqué en moi. Je me sens partie de tout cela, un vestige de ses quilombos de la lutte. Je vais donc utiliser la force de Manoel Henrique Pereira pour poursuivre la lutte de la résistance noire, ce qui représente ma façon de faire la capoeira.

BB: Quelles sont vos attentes par rapport au film “Besouro”?

TM: Nos attentes… Toutes les attentes possibles! Je pense que le film contribuera à garder vivante l'image et l'histoire de Besouro de Mangangá. Je suis content pour mon élève Elder, qui a représenté Besouro enfant. Le film sera un grand succès, et je ne suis pas le seul à avoir des grandes attentes, en plus de mes élèves, il y a également les capoéristes du monde entier.

TRAILER BESOURO LE FILM

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