Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
28 avril 2009

L’allégement de l’embargo discrimine les noirs à Cuba

CourierPOstOnline.com • April 23, 2009

La décision de l'administration Obama d'alléger les restrictions d'embargo sur les voyages et l’envoi d’argent à Cuba a certainement semblé être un geste politique élégant pour les conseillers du président.

Il permet aux cubains américains ce que la majorité d'entre eux souhaite : une plus grande liberté de revenir sur leurs terres ancestrales et  envoyer des quantités d’argent illimitées aux parents qui s’y trouvent.

Ce geste s’est également produit quelques jours avant la rencontre du Président Barack Obama avec les chefs d’État de 33 pays latino-américaines,  atténuant ainsi la pression sur le président, qui avait promis au cours de sa campagne pour la Maison Blanche de changer radicalement les relations de ce pays avec ses ennemis.

Cuba est sur la liste des ennemis de l'Amérique depuis presque un demi-siècle. L'embargo américain vieillissant était destiné à étouffer la vie économique de cette nation et renverser son régime communiste.

De deux points de vue, l'embargo a été un lamentable échec. Il a simplement réussi à nettement diminuer l'influence américaine à Cuba et à renforcer les relations de ce pays avec pratiquement chacune des autres nations de l'hémisphère.

Un bon premier pas

Dans sa dimension géopolitique, le fait d’atténuer  l'embargo est un bon premier pas. Il n'aborde  pourtant pas  la particularité des divisions raciales sur l’île pour la création desquelles les États-Unis n’ont pas joué qu’un petit rôle.

Pendant l'occupation de Cuba par les Américains (1898-1902) suite à la fin de la guerre espagnole-américaine, le gouvernement américain a demandé la ségrégation raciale de l'armée de Cuba et a imposé des pratiques des lois Jim Crow à tous les niveaux de la société cubaine.

Cela a mené au massacre en mai 1912 de près de  6 000 membres noirs d'un parti politique faisant campagne pour la fin de la discrimination de raciale.

Peu de choses ont changé pour les Cubains noirs jusqu'à ce que Fidel Castro accède au pouvoir et leur donne  un plus grand rôle dans la vie du pays. Pour leur part, ils sont devenus la base son soutien - et les moins susceptibles de  rejoindre la communauté de cubains exilés dans le sud de la Floride.

Comme geste humanitaire permettant d’atténuer l'embargo, il reste peu convaincant. Pour quelle raison? La majorité vaste de Cubains qui ont déménagé bers les États-Unis est blanche. Alors que le gouvernement Cubain indique que les Afrodescendants ne représentent que 35 pour cent des 11 millions de personnes que compte la nation, beaucoup d'experts cubains affirment  que presque 70 pour cent de la population est noire ou  mulâtre.

Stratification raciale

Permettre seulement aux cubains américains d'envoyer l'argent à leurs parents sur place renforce la maison une stratification raciale profondément enracinée dans les politiques imposées à  Cuba il y a plus d’un siècle

"Soutenir le souhait des  cubains de déterminer librement leur avenir et celui de leur pays est dans l'intérêt national des États-Unis," indiquait l'administration Obama dans une déclaration annonçant l’allègement des restrictions de l'embargo.

Mais la politique de l'administration discrimine involontairement la majorité de Cubains qui, comme Obama lui-même, sont Afrodescendants.

Pour atténuer ce problème, le président devrait autoriser à tous les américains - non seulement les cubains américains - à voyager à Cuba et à  aider financièrement des personnes vivant sur place. Cela permettrait  aux églises noires et à d'autres des communautés noires de l'Amérique d’aider des Cubains noirs qui ne bénéficient pas actuellement d’une telle aide.

L'administration Obama a raison d'essayer de renforcer les contacts et la bonne volonté entre les cubains et les américains. L’établissement de tels liens a un potentiel plus grand de produire le changement sur cette île que l'embargo de l’époque de la Guerre Froide toujours en vigueur.

Mais cette main tendue ne doit pas ignorer les réalités pénibles de la division raciale de Cuba - une division que les États-Unis avaient contribué à créer.

L’auteur de l’article est un journaliste du Gannett News Service  basé à  Baltimore. Mail :  DeWayneWickham@aol.com.

Traduit de l'Anglais par Guy Everard Mbarga

Publicité
Commentaires
Visiteurs
Depuis la création 819 066
Publicité
Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
Derniers commentaires
Archives
Publicité