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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
10 avril 2009

Les enfants Afroéquatoriens d’Esmeraldas en manque de soins

Dans la province, il faut travailler avec les familles qui ne connaissent pas les soins nécessaires pour les bébés.

En los Centros de Desarrollo Infantil se lucha contra la desatención, pero pocos padres acceden a que sus hijos acudan a estos espacios de aprendizaje y cuidado. | FOTO: ALEJANDRO REINOSO / El Telégrafo

Selon un rapport publié en Juin 2008 par l’Unicef, l’Équateur, est classé 101ème sur

189 pays qui se situent à un niveau moyen de développement en ce qui concerne le taux

de mortalité infantile.

En septembre de l’année dernière a été lancé au Chili le plan de Coopération Agissons

tout de suite pour les mères et les enfants”, qui a pour but de réduire la mortalité

infantile et celle des femmes qui accouchent en Amérique Latine.

Dans sa première phase, l’initiative se développe au Brésil, en Équateur et en Bolivie.

Juana Pontón, une Afroéquatorienne de la province d’Esmeraldas a un bébé de deux

semaines. Elle a accouché chez elle, assistée par des voisines. Et il s’agissait de son

sixième accouchement, même si elle n’a plus six enfants, car seulement quatre sur

les six ont survécu. Les deux autres sont morts au cours de leur premier mois de vie.

Cette crainte l’accompagne à présent pour son dernier bébé. “Dieu veut qu’il vive,

car cela me fait beaucoup de peine et tout le travail de la grossesse est terrible,

mais les enfants sont très faibles. S’il doit vivre, il vivra, sinon, on ne peut que

se résigner.

Que peut-on y faire?”, dit-elle, entre la résignation et de méconnaissance des soins

nécessaires pour un nouveau-né.

Le bébé n’a encore reçu aucun vaccin, et n’a visité aucun docteur, car sa mère

dit qu’elle ressent toujours des douleurs et qu’elle ne peut pas se déplacer avec

ses quatre enfants pour se rendre dans un centre de santé. Elle attend de mieux

se sentir pour aller leur faire passer un bilan de santé.

Selon les chiffres de l’Institut Équatorien des Statistiques et des Recensements

(Instituto Ecuatoriano de Estadísticas y Censos -INEC), dans la province

d’Esmeraldas, 45% des 453.557 habitants ont moins de 18 ans. Parmi eux,

37% vivent en zones rurales, ce qui signifie un taux élevé de population

infantile qui nécessite des soins en fonction leur âge.

Dans le même temps, une étude de l’Observatoire des Droits de l’Enfance et de

l’Adolescence (Observatorio de Derechos de la Niñez y Adolescencia - ODNA)

révèle que les enfants Afroéquatoriens sont davantage vulnérables. Selon l’étude,

chez ce secteur de la population (les afros) 18 enfants nés vivants sur 1000 meurent,

alors que ce taux descend à 10 pour les enfants non afros.

La problématique du groupe vulnérable provient principalement de la négligence

des parents, selon ce qui est établi par les autorités et selon ce que démontrent

les rapports statistiques.

Patricia Rodríguez, conseillère la Direction Provinciale de la Santé d’Esmeraldas

affirme que les Afroéquatoriens ont des familles nombreuses, et lorsqu’un enfant

nait “ils préfèrent en prendre soin chez eux, car ils ne peuvent pas laisser leurs

autres enfants seuls ou alors ils ne disposent pas des ressources nécessaires ”,

indique-t-elle.

Effectivement, la situation se vérifie avec des cas comme ceux de Juana Pontón.

La fonctionnaire de la santé confirme même que ce type d’exemples est régulier,

car les géniteurs, “lorsque leur enfant attrape une maladie, ils ne l’amènent se

faire soigner que quand il est trop tard”.

Mais le problème ne s’arrête pas là d’après le rapport de l’ODNA qui spécifie également

qu’à Esmeraldas, 44% des petits enfants sont encore exposés aux coups et aux insultes

des adultes, et que s’il existe effectivement une couverture de 36% de soins aux enfants

grâce à des programmes de développement, seulement 57% les suivent pendant deux

heures par semaine et les autres 43% entre 3 et 8 heures.

Les chiffres cadrent avec des personnes comme Sonia Quiñónez. Elle est une maman

de quatre enfants et reconnait qu’elle n’envoie ses enfants (Tous ayant moins de 4 ans)

dans des services de garde que quand elle a des occupations, car “les enfants dérangent”.

Et quand elle les y laisse, elle estime que ses rejetons n’augmenteront pas leurs

connaissances ou leurs habiletés.

Une autre mère, Patricia Caicedo envoie ses deux enfants de 2 et 3 ans dans les mêmes

services 3 heures par semaines seulement, car son mari n’accepte pas qu’elle les y laisse

plus longtemps.

Devant ce panorama, Rodríguez, la fonctionnaire à la santé affirme qu’il est “nécessaire

de travailler à la prise de consciente  des familles, étant donné que le nombre de

leurs enfants, leur situation économique, culturelle et sociale les conduisent à

prendre des décisions non recommandables pour solutionner leurs problèmes ”.

Certaines vont ainsi voir leurs voisines guérisseuses pour prendre des médicaments faits

maisons qui peuvent aggraver la situation clinique des enfants.

Malgré cela, elle affirme que la situation est en train de changer, car, au cours de la

grossesse, les femmes assistent désormais aux bilans de santé durant lesquels on leur

explique l’importance des soins médicaux pour le bébé.

La directrice provinciale de l’Institut de l’Enfance et de la Famille (INFA) Susana Cajas,

indique qu’au cours des 5 dernières années, la capacité de soins aux enfants s’est

améliorée, mais elle précise qu’un taux élevé d’enfant ne reçoit toujours pas l’attention

nécessaire.

Cajas est une autre de ces autorités qui insiste sur le fait que, une fois qu’ils ont surmonté

les maladies de la tendre enfance, les mineurs doivent affronter des problèmes de malnutrition

et de négligence familiale.

La fonctionnaire précise que 36% des enfants de la province reçoivent des soins grâce à

un des programmes de soins quotidien, que ce soit dans les institutions publiques ou privés,

ou encore par les  ONG. De même, 42% des programmes de soin sont concentrées dans

les zones les plus pauvres dans lesquelles se rendent 5% plus d’enfants non afroéquatoriens.

Si elle reconnait effectivement une avancée dans ce type d’attention, elle reconnait que le

travail doit être centré sur les 64% de mineurs restants qui ne reçoivent aucune assistance.

Certains parents se chargent de lutter  sur ce point. Sandra Espinoza, une mère vivant dans

la communauté prend s’occupe des enfants des familles qui habitent dans la coopérative

Twintza, dans le centre “Aide moi à grandir heureux”, qui accueille une moyenne de 45

enfants  de moins de 5 ans.

Elle reconnait que beaucoup de petits enfants ne fréquentent pas ces espaces, car leurs

parents ne “voient pas l’importance d’amener leurs enfants pour qu’ils apprennent

de nouvelles choses ”. Sandra raconte qu’environ 500 familles habitent dans ce secteur

et chacune d’elle a entre 2 et 4 enfants, ce qui expliquerait le fait que le nombre de deux

qui fréquentent le centre est très faible. Malgré cela, cette mère de la communauté insiste

dans son travail qu’elle a commencé il y a quatre ans.

En ce qui concerne les mauvais traitements, Casia Montalvo, une pédagogue affirme que

ce phénomène obéit au type de structure familiale dans lequel vivent la majorité des enfants.

“Il s’agit pour la plupart de foyers dysfonctionnels dans lesquels vivent des enfants de

pères différents, avec un beau-père ou une belle-mère, qui a de son côté d’autres

enfants. Ce sont eux qui infligent la plus grande partie des châtiments physiques”,

affirme-t-elle.

Et malgré le fait que le taux de violence touche 44% des mineurs, Isabel Cabezas,

psychothérapeute de l’Hôpital d’Esmeraldas, considère qu’au cours des dernières

années, une avancée significative a eu lieu en ce qui concerne les conditions de vie

des enfants.

Cela s’explique, selon elle par le fait que les taux d’enfants nécessitant des soins dans

les centres de santé suite à des actes de maltraitance ont diminué. Mais elle soutient

fermement qu’il faut continuer à construire le bagage culturel et familial à Esmeraldas.

Lucía Real Hidalgo lreal@telegrafo.com.ec

Traduit de l’Espagnol par Guy Everard Mbarga

http://www.telegrafo.com.ec/diversidad/noticia/archive/diversidad/2009/04/01/Ni_F100_os-afro-en-Esmeraldas-enfrentan-la-desatenci_F300_n.aspx

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