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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
21 février 2009

Le nouveau Brésil

5 novembre 2007
Par Judith Morrison

Coiffeuses

Il est difficile de se rendre au Brésil sans ressentir une intense connexion

avec le pays. On y est comme à la maison partout où l’on se rend.

Je me souviens lorsque je suis arrivée dans l’État de Maranhão au

Nord-est en tant qu’étudiant de troisième cycle et que j’ai eu du

point de vue culturel l’impression de déjà-vu. Après avoir bûché

le Portugais pendant une année dans un cours d’un semestre, mon

Portugais semblait maladroit aux États-Unis, mais en quelque sorte,

une fois arrivé au Brésil, le tout semblait avoir du sens. Assis sur le

pas avant d’une maison d’un quilombo Afro-Brésilien ou communauté

marronne, j’allais soudain être transporté sur le perron de la maison

des mes grands-parents dans le sud de la Virginie. La cadence du

discours, les gestes, et les sujets de discussion étaient si familiers,

et j’étais pourtant loin de chez moi. Les connexions et les similarités

nous informant de notre véritable origine et de la manière dont nous

pouvons être connectés par le biais d’une histoire et d’une expérience

communes en tant que noirs. À Bahia, que l’on appelle souvent

“l’Athènes Noire,” la spiritualité africaine est tellement authentique

que les spécialistes du monde entier –et même du Continent

(L’Afrique) – viennent ici pour étudier les anciennes traditions

de nos ancêtres.

On retrouve également l’Afrique à des endroits inattendus au Brésil.

Comme dans ce restaurant Allemand de Joinville dont le grand chef est

Afro-Brésilien, ou encore comme ce match de football que j’ai regardé

dans un restaurant près de Curitiba avec une foule excitée composée en

majorité de supporters brésiliens blancs qui jouaient des beats rythmés

complexes sur les tables avec exactement le même tempo utilisé par les

jeunes des lycées dans les quartiers déshérités de  Philly. Avec la deuxième 

population d’Afrodescendants seulement derrière le Nigeria, le Brésil

dispose de la population noire la plus importante de l’hémisphère et

l’influence de la culture afro-brésilienne est absolument partout

omniprésente.

Nous avons à coup sûr beaucoup à partager avec ses frères et

sœurs qu’avec le Sud, malheureusement, y compris l’héritage de

l’esclavage qui a laissé une discrimination raciale persistante.

Malgré les tentatives de blanchir le pays au cours de son

histoire, la solide histoire de résistance des AfroBrésiliens

récolte d’importantes récompenses que nous devrions

examiner et peut-être même préconiser et reproduire ici

aux États-Unis.

Edson Santos, Ministre du Seppir

En 2003, le gouvernement national a fait de l’histoire Afro-Brésiliennes

et de l’Histoire Africaine des éléments du programme des écoles

appartenant au système public brésilien Ce qi a conduit à la création

d’un curriculum spécial visant à encourager l’étude au cours de

l’année des contributions du monde Africain à la construction de

l’état-nation brésilien. Les jeunes auront une meilleure estime une

meilleure compréhension de soi par l’étude directe de l’expérience

noire. Cette expansion importante du concept du mois de l’Histoire

des Noirs portera certainement des fruits dans les prochaines générations.

L’administration Lula a créé le Secrétariat pour la Promotion de l’égalité

Raciale (SEPPIR), qui a rang de ministère et qui coordonne les efforts

visant à offrir des opportunités aux minorités raciale et qui travaille à

renforcer les liens du Brésil avec l’Afrique. Cette agence dirigée par la

Ministre Matilde Ribeiro*, compte un personnel de 150 personnes qui

ont fait avancer des centaines d’articles de nouvelles lois pour soutenir

personnes d’origine afrodescendante et éliminer la discrimination.

Le Brésil a étudié les expériences des États-Unis, de la Malaisie et de

l’Afrique du Sud et a opté pour l’application des programmes d’action

affirmative à travers le pays.. Des États comme São Paulo étudient la

possibilité d’intégrer les politiques d’action affirmative dans tous les

aspects de l’administration gouvernementale, de l’embauche du

personnel à la manière dont les programmes sociaux sont effectivement

appliqués sur le terrain. Le prestigieux Ministère Brésilien des Affaires

Étrangères connu sous le nom de Itamaraty utilise un système de quota

qui permet de réserver des places aux AfroBrésiliens pour les études

diplomatiques. Et les universités à travers le Brésil ont adopté un

ensemble de mesures d’actions affirmatives visant à diversifier la

clientèle étudiante. Les universités publiques, qui sont souvent plus

compétitives, apportent de l’aide aux Afro-Brésiliens pour la

préparation de l’examen d’entrée, alors que les universités

privées reçoivent des réductions d’impôts en fonction - de la

diversification de leur clientèle étudiante.

Le Brésil a longtemps été perçu comme la marque unique d’un

modèle d’harmonie raciale (insidieusement appelée démocratie

raciale) qui cache des politiques de discrimination raciale d’état

à la base. Le Brésil commence enfin à venir au bout de sa longue

histoire de racisme et d’exclusions par le biais de politiques

innovantes et d’attention portée aux disparités raciales au

niveau national – Et cet exemple intéressant vaut la peine

que chacun de nous l’étudie.

Judith Morrison est la directrice régionale pour

l’Amérique du Sud et les Caraïbes de la Fondation Inter-Américaine.

Elle écrit sur la politique internationale pour EbonyJet.com.

  • Note du Traducteur : Matilde Ribeiro a par la suite été remplacée par Edson Santos.

Traduit de l’Anglais par Guy Everard Mbarga

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