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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
20 octobre 2008

Umalali, la voix des femmes garífunas

CARLOS GALILEA - Madrid

Traduit de l’espagnol par Guy Everard Mbarga

Elles n’avaient jamais chanté  de manière professionnelle et encore moins enregistré leur voix sur un disque. Ce sont des femmes qui se sont occupées de leurs enfants et de leurs foyers, jusqu’à ce qu’elles soient appelées pour le projet Umalali.

Leur musique occupe ce mois (août 2008) la première place du hit européen des musiques du monde et beaucoup d’entre elles viennent juste de performer à Mondragón et au festival La Mar de Músicas en hommage au chanteur Andy Palacio mort prématurément.

Le critique Charlie Gillett a suivi les exemples de Sam Phillips à Memphis ou Berry Gordy à Detroit, des gens qui ont lancé des maisons discographiques pionnières, pour parler du travail du producteur Iván Durán avec Stonetree Records –distribué par Cumbancha- dans un petit pays d’Amérique Centrale appelé Belize.

Depuis 10 ans, ce fils de catalans a enregistré des dizaines de garífunas ayant entre 20 et 86 ans. "Les femmes du Honduras, du Guatemala et de Belize ayant des voix spectaculaires", affirme Durán. Quelques 250.000 garífunas vivent en  Amérique Centrale. Ce sont des descendants d’esclaves provenant de deux embarcations négrières espagnoles qui firent naufrage en 1635 en face de l’ile de Saint Vincent et dont les survivants se retrouvèrent sur la côte atlantique.

En 2001, l’Unesco a déclaré leur langue, danse et musique Patrimoine Oral et Immatériel de l’Humanité.

Dans Umalali, aux percussions garífunas, on a ajouté des guitares électriques, la basse,  le saxo tenor... "C’aurait été très facile de lancer un disque de 20 chansons de ces femmes accompagnées de tambours ou d’une guitare par-ci par là. Un projet déjà réalisé de nombreuses fois à travers le monde. Mon idée a été d’ajouter des choses qui ne seront  offensantes pour aucun musicien garífuna. Nous n’essayions pas de faire une fusion avec quoique ce soit. Il s’agissait simplement d’enrichir l’arrangement par le biais de sonorités et de textures", affirme le producteur.

Les voix aigre-douce et authentique de Sofía Blanco, sa fille Silvia, Desere Diego, Chela Torres...se succèdent.

"Sofía vient du Guatemala, elle a 54 ans et n’a jamais chanté en dehors de sa communauté. Ce qui me touche le plus dans le disque, c’est l’histoire qu’il y a en arrière", dit-il. "Pour ces femmes, la musique est un usage quotidien. On ne chante pas pour chanter. On s’en va un jour à Punta Gorda, qui se trouve à environ quatre heures de la maison, et Sofía et sa fille sont venues avec moi dans la voiture. Nous sommes partis très tôt le matin et une demi-heure plus tard, elles me voient en train de conduire un peu pensif, et elles se mettent à chanter. Et elles n’ont pas arrêté pendant les quatre heures.

Des chants rythmiques et des mélodies simples enregistrées en face de la mer: "Un environnement dans lequel elles se sont senties à l’aise, étant donné qu’un studio c’est intimidant. Nous avons enregistré dans une maison normale, l’équipe se trouvait dans la cuisine, une chambre servait pour les chanteuses et la salle  de séjour et pour les tambours.

On vivait sur place. Cela a permis que les gens se relâche et cela se ressent dans le disque ".

Iván Durán avait déjà réussi à transcender avec Wätina, le disque primé d’Andy Palacio, mort prématurément à 47 ans. La mort d’un être cher dans la culture garifunas est une occasion de se réjouir de l’avoir côtoyé dans la vie.

"L’enterrement d’Andy était mémorable. Des milliers de personnes chantant et dansant. La culture garífuna voue un grand respect à la mort et elle est perçue comme une suite, une continuation", explique Durán.

"Mon père et moi sommes les seuls socios du Barça à Belize. Nous sommes également en train de transformer mon fils de trois mois en socio. Mes parents voyageaient en Amérique Centrale et ont décidé de s’y installer en 1971.Ils ont fondé l’une des premières maisons d’édition du pays. Je me rends à Barcelone chaque année depuis mon enfance. La moitié des gens du quartier de Gracia fait partie de ma famille", dit-il en riant.

Publié le - 06/08/2008

Traduit de l'Espagnol par Guy Everard Mbarga

Des Youtbe d'Umulali 1, 2, 3

Une chanson après l’autre. À un moment, mon portable a sonné, et avant de répondre, j’ai approché ma main de la radio pour baisser le volume, car la personne au bout du fil pensait que j’étais en train d’écouter une émission

", raconte Durán en souriant.

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