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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
12 octobre 2008

Les Afroéquatoriens : identité et soin du cheveu

La peluquería Black and White destaca en toda su estructura con motivos que hacen referencia a las formas de expresión de la cultura afro. | FOTO: ALEJANDRO REINOSO / El Telégrafo

PHOTO: ALEJANDRO REINOSO / El Telégrafo 

Le salon de coiffure Black and White met en valeur sa devanture avec des motifs faisant référence aux formes d’expression de la culture afrodescendante

À Quito et Guayaquil, il existe des salons proposant  les styles de coiffures appartenant aux noirs depuis l’antiquité. 

La population afroéquatorienne représente  5,7% des équatoriens et on la retrouve sur l’ensemble du territoire national. Les grandes communautés d’Afroéquatoriens  conservent leurs coutumes et traditions qu’elles mettent en exergue quand vient le temps de célébrer, comme c’est le cas au cours du Mois des Afroéquatoriens que l’on fête en Octobre en Équateur. 

L’une de ses coutumes mise en lumière est celle (de la coiffure) du cheveu qui plus qu’une mode, a toute une histoire.

En fait, même si l’on peut penser que les styles de coiffures et de  coupes afro ont connu leur apogée avec l’apparition de vedettes telles que Shaquille O’ Neill, Snoop Doggs ou Rodman, Nelly Mendivelso, auteure du livre “Mapa de fuga y otros secretos afro”(Plan de fuite et autres secrets afro), affirme que cette tendance est née il y a 500 ans dans le contexte de l’esclavage.

“Les coiffures et les coupes des afrodescendants servaient d’une certaine manière à représenter leur culture et à s’opposer à leurs maîtres  ”, affirme Mendivelso. 

Dans le livre, elle explique de plus que  “la tête et le cheveu sont tableau sur lequel s’inscrit l’identité. Les grands-mère les faisaient pour organiser la fuite des haciendas et des maisons de leurs maîtres. Les femmes se regroupaient sur le patio pour coiffer les plus petites, et grâce à l’observation des bois, elles traçaient sur leur tête une carte plaine de sentiers et de sorties pour s’échapper, sur lesquels elles situaient les montagnes, les fleuves et les arbres les plus hauts. Les hommes en les voyant savaient quelles routes emprunter. Leur cde méconnu des maitres permettaient aux esclaves de s’enfuir”. 

De nos jours, si le style de coiffure n’a plus la même signification,  Mauro Chale, afrodescendant qui vit dans le secteur du Comité du Peuple de Quito affirme qu’à présent, pour eux il s’agit d’une façon de  “s’exprimer par le biais de l’image que l’on projette”. 

Il estime que le style vestimentaire et la manière de se coiffer sont une manière de rehausser l’identité propre au peuple noir; carpues si bien “s’il est nécessaire de bien se présentero, il est encore mieux d’imposer son propre style, un style appartenant aux noirs pour que l’on te reconnaisse en tant que tel au sein de la société”. 

Il atteint cet objectif à travers des espaces dédiés spécifiquement à la mode afro, comme le salon de coiffure  Prieto, situé à l’entrée du Comité du Peuple (Comité del Pueblo), au nord de la capitale. Son propriétaire  Jairo Cuero, est arivé en Équateur en provenance de son pays de naissance, la Colombie il y a 10 ans et se souvient que  “ce type d’art n’existait pas ici, alors qu’en Colombie, il avait déjà sa place et était accepté”.

À son arrivée,  Cuero a travaillé dans un salon de coiffure  “ordinaire et habituel”, ouu il s’est fait connaitre pour son art de créer des motifs sur le cheveu jusqu’à ce qu’il prenne la décision d’ouvrir son propre salon. 

À présent, on trouve quatre autres endroits comme le sien à  Quito et au moins trois à  Guayaquil. 

La peluquería Black and White destaca en toda su estructura con motivos que hacen referencia a las formas de expresión de la cultura afro. | FOTO: ALEJANDRO REINOSO / El Telégrafo

Le salon de coiffure Prieto affirme recevoir plus de clients afroéquatoriens pendant les week-end.

Jairo explique que pendant la semaine, il coiffe en moyenne 50 à 60 têtes par jour, dont  80% sont des clients blancs et métisses, mais en fin de semaine,  le ton de la peau change. Le nombre de clients peut atteindre 200 et 80% des clients sont afrodescendants.

Pour le propriétaire, le fait que les métisses veulent rejoindre cette tendance est dû au fait que “c’est une forme d’expression qui sort de l’ordinaire et qui peut représenter tout ce que l’on ne peut pas dire par des mots  ”. Et “pour les Noirs, c’est une tendance culturelle qui vient des traditions ancestrales”. 

David Arboleda est une des autres personnes à encourager cette tendance, lui qui est propriétaire du salon de coiffure Black and White, qui fonctionne dans le quartier Reina Victoria. 

Il affirme que depuis quelques années, cette tendance s’est renforcée au sein de la société à cause de l’essor des coiffures afro chez les footballeurs équatoriens. Arboleda ajoute qu’en Équateur, ce qu’on lui demande ce sont des motifs, des dessins divers sur la tête au choix du client et des petites tresses.

Par contre, “les rastas, qui sont spécifiques au peuple noir d’Afrique ne sont pas portées par les noirs et on en fait à très peu de gens comme par exemple les hippies”, indique-t-il. 

Mais le fait que d’ “autres” accèdent à ce type de coiffures et non pas uniquement les afrodescendants suscite une certaine crainte ches des gens comme María Reascos, une grand-mère afrodescendante de 75 ans. 

Elle rappelle que ses parents lui ont expliqué le précédent historique de la coiffure de son ethnie et lui ont raconté que ses ancêtres “écrivaient” sur la tête des enfants et dessinaient des choses qui représentaient leur manière d’interpréter le monde.

C’est la raison pour laquelle Reascos pense que le fait que de nos jours “tout le monde” peut adopter ce style “n’est pas une bonne chose, car, il appartient  seulement aux noirs qui apprécient le fait d’être noirs, mais pas aux blancs qui se coiffent comme des noirs pour être à la mode”. 

Mais David Arboleda indique que cela ne doit pas être une préoccupation, une conception nétant jamais pareille à une autre car “ce sont des créations réalisées sur le moment et qui sortent de ton imagination, on ne peut donc pas les recopier”. Les prix de ses coupes et de ses coiffurent oscillent entre 1,50 et 35 dollars.

Pour  Emilia Bucheli, sociologue, les hommes et les femmes qui utilisent le cheveu avec des modèles associés à une ethnie spécifique le font pour émettre des messages implicites. “La mode afro est une tendance qui transgresse l’esthétique blanche et qui ne peut être utilisée que par des Noirs, puisqu’il s’agit de coiffures exclusives pour ce type de chevelure et pour cette forme de visage ”, dit-elle en ajoutant que c’est pourquoi leurs styles (de coiffure) sont si particuliers. 

Rebeca Sánchez, une jeune noire de 23 ans  étudiante à l’Université partage la même opinion , elle qui pense que les salons de coiffure pour noir n’obéissent pas à une simple nécessité esthétique,  mais plutôt à “une revendication culturelle des personnes afrodescendantes, car il s’agit d’endroits où l’on peut écouter la musique qu’on aime, avec le volume qu’on veut et parler notre propre dialecte avec le ton qui convient ”. 

De même, Pamela Estupiñán, cosmétologue du Centre d’Esthétique Nova Vita encourage

l’existence de salon de coiffures pour afrodescendants puisque selon elle, le type de traitement de leurs cheveux est différent de celui des métisses. Les femmes de couleur ne peuvent pas recevoir les mêmes produits pour le cheveu que les métisses, car cela leur causerait des problèmes. C’est la raison pour laquelle elles doivent se faire coiffer dans des centres spécialisés”. 

Lucía Real Hidalgo 

lreal@telegrafo.com.ec 

Reporter – Quito

Traduit de l’Espagnol par Guy Everard Mbarga 

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