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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
20 juillet 2008

Santé : Les excuses aux noirs de l’American Medical Association ne suffisent pas

Les Politiques d’État et des sociétés médicales utilisaient des règles du 19ème siècle pour écarter les noirs de la profession médicale et des soins de santé

Par Docteur FÁTIMA OLIVEIRA ( fatimaoliveira@ig.com.br ) 

Traduit du Portugais par Guy everard Mbarga 

L’information n’a pas reçu l’écho qu’elle aurait dû avoir dans les médias, si l’on considère que le racisme est une plaie à éliminer. Je parle de la demande de pardon de l’Association Médicale Américaine (AMA), assumant ainsi le fait qu’elle avait adopté durant plus d’un siècle des pratiques racistes envers les médecins et les patients noirs  - des attitudes qui se reflètent dans  "le nombre dérisoire de docteurs noirs et dans le taux élevé de maladies affectant les noirs  et les autres minorités ".

Aux États-Unis, 3% des docteurs sont noirs, et parmi les femmes docteurs, elles représentent seulement 1% - explicable  si l’on ajoute le racisme à l’histoire mondiale de la médecine, qui recommande jusqu’au milieu de siècle l’exclusion des femmes. Jusqu’à 1960, rares étaient les hôpitaux aux États-Unis qui acceptaient des noirs en tant qu’internes - condition sine qua non pour exercer la médecine dans le pays. 


Il y a plus de 40 ans, les docteurs noirs insistaient pour que l’AMA condamne les  "politiques d’État et des sociétés médicales locales qui utilisaient des règles du 19ème siècle pour exclure les noirs" de la profession médicale et des soins de santé. De plus,   cet organe représentatif  de l’appareil formateur des professionnels de santé, comme au Brésil, ne recueille pas les données médicales solides fondées sur les preuves des singularités  du découpage racial/ethnique dans la santé.

Jusqu’à 2005, l’ AMA ne condamna jamais les pratiques racistes, que ce soit émanant de l’État (Cas Tuskegee, Alabama, 1932-1972) ou de ladite Association, et n’adopta pas des comportements éthiques et politiques antiracistes  dans la médecine face à des données  prouvant ces comportements, comme en ce qui concerne les "recherches de John Canto " (-Université de l’ Alabama, 2000) et de l’enquête réalisée sur les parents de petites filles noires et hispaniques dans les hôpitaux (Baltimore-Maryland, 1990).

Dans le c
as Tuskegee, il s’agissait d’une étude scientifique sur la syphilis sur 600 noirs, 399 porteurs de la maladie et  auxquels l’usage de pénicilline fut refusé! Il ne restait que huit survivants en 1997 lorsque le président américain leur demanda pardon! les "recherches de John Canto " ont révélé que les noirs ont moins de chances d’obtenir un meilleur traitement pour les infarctus – pour cent blancs adéquatement traités, ils n’étaient que 85 noirs dans le même cas. La deuxième enquête a constaté que les parents noirs et hispaniques ont peur du racisme dans les hôpitaux, les bébés noirs et hispaniques, au delà de six mois ont 70% moins de probabilité que les blancs de recevoir une bonne assistance médicale et la disparité de la qualité de la santé entre les noirs et les blancs ne diminue pas, même lorsque les noirs ont une éducation et un revenu raisonnable. 


C’est cruel, n’est-ce-pas
? Aux États-Unis, les noirs représentent 12,8% de la population ; avant l’ouragan Katrina (2005), ils présentaient les données suivantes: 32% des pauvres; en  2004, 19,7% d’entre eux n’avaient accès à aucune assistance médicale contre 11,3% des blancs; 24,2% de ceux qui recevaient moins de 25 000  US$ par année n’avaient pas d’assurance médicale ,  car il n  existe pas aux États-Unis d’accès universel de droit aux soins de santé; et des  433 professeurs embauchés en 2003 par les universités d’élite  (Yale, Harvard, Princeton et Columbia), seuls 14 étaient noirs.  Katrina a mis à nu les indicateurs sociaux et raciaux des États-Unis, obligeant le président de l’AMA, John Nelson, à aborder le racisme lors du séminaire intitulé  "Soins de santé et élimination des disparités " (2005).


Dans la période post
-Katrina, un gros titre indiquait : "Les différences raciales causent 84 000 morts aux États-Unis ", dans un article de  Ernest Moy et David Atkins (Britsh Medical Journal, 21.10.05), qui concluait: le racisme aux États-Unis cause chaque semaine un  "ouragan Katrina virtuel"  (!), traduit par une plus grande  incidence du diabète, de cardiopathie,  du cancer, du Sida, d’abus de drogues et d’alcool, surtout parmi les noirs, en plus du chômage, de la pauvreté et  d’aliénation– les mêmes  facteurs qui ont laissé la population de la Nouvelle Orléans à la merci de Katrina "contribuent aux différences dans la santé des groupes pauvres et des minorités raciales". La leçon à tirer est donc que l’équité dans les soins de santé est une arme de lute contre le racisme. 

Publié le 15/07/2008 sur www.otempo.com.br 

http://www.mhariolincoln.jor.br/index.php?itemid=5390 

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