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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
19 juillet 2008

Brésil : Lancement d’un Front Parlementaire de soutien à l’Afrique

(Martin Mbarga Nguelé en deuxième position à partir de la gauche)


Le Front Parlementaire d’Appui aux Pays Africains ( Frente Parlamentar de Apoio aos Países Africanos) a été lancé le 14 juillet dernier avec pour objectif d’intensifier les relations du Brésil avec l’ensemble des pays africains, en commençant par ceux avec lesquels il existe déjà des relations diplomatiques selon les explications de son coordinateur, le député Regis de Oliveira (PSC-SP). "Marquées dans le passé par la honteuse route de l’esclavage, nos relations doivent à présent être une route solide d’échange et de solidarité ", a-t-il indiqué.

Oliveira a souligné que le Brésil ne peut pas ne pas se rapprocher de l’Afrique, car il possède en nombre la deuxième population noire au monde - 76 millions d’afrodescendants  -, soit le contingent le plus important après le Nigeria et plus important qu’aux États-Unis.

Le Front a été lancé au cours d’un séminaire durant lequel étaient discutées les relations entre le Brésil et l’Afrique ainsi que la situation de ce continent du point de vue de l’évolution de la démocratie, de la diversité culturelle, de l’éducation, de la tolérance religieuse et du développement économique et social durable.

Le ministre de l’Égalité Raciale Edson Santos a rappelé que le Brésil fut le dernier pays d’Amérique à avoir aboli l’esclavage  ; et qu’au delà de ce fait, lorsqu’elle a eu lieu, on ne s’est aucunement préoccupé de la qualité de vie des noirs affranchis. Ceux-ci sont restés sans accès au travail, sans éducation et sans terres, jetés à leur propre sort. Le résultat, a t-il souligné fut une inégalité raciale intense qui persiste aujourd’hui.

Cependant, selon le ministre ce cadre est en train de changer grâce au travail des mouvements anti-racistes et de l’État qui assume son rôle pour la promotion de l’égalité. "Le gouvernement se joint à cette initiative des députés qui va dans le sens de la politique du président Lula de reconnaître la valeur stratégique de la relation Brésil-Afrique", a indiqué le ministre.

Pour Edson Santos, les pays riches devraient aider au développement durable des pays Africains en mettant fin aux subventions et à leurs barrières commerciales qui empêchent l’entrée de produits agricoles.   "Les pays riches agitent des miettes pour justifier leur politique de domination commerciale", a critiqué Santos, soulignant que le Brésil peut devenir un important partenaire pour l’Afrique, particulièrement dans le domaine agricole, via le transfert de technologie.

Au nom des pays africains, l’ambassadeur de la République du Cameroun Martin Mbarga Nguele a indiqué sa disposition à collaborer. Il a rappelé que en 1999, un autre Front parlementaire similaire avait été tenté, mais qu’il n’avait pas porté les fruits que l’on espérait. Le camerounais a manifestté sa confiance à la nouvelle initiative et fait un exposé sur la diversité culturelle et la tolérance religieuse. Le représentant de  Itamaraty, le chef de la Division pour l’Afrique, l’ambassadeur  Luciano Macieira a mis l’accent sur le fait que le rapprochement avec l’Afrique est l’une des priorités de la politique étrangère du Brésil, en tant que partie du rapprochement sud-sud.

Le Professeur de Politique José Flavio Sombra Saraiva, de l’Université de Brasília (UnB) a fait une analyse de l’évolution de la démocratie dans les pays africains. Il a indiqué que l’Afrique, malgré ses graves problèmes comme la pauvreté t les conflits ethniques et politiques obtient des avancées remarquables dans la réduction des guerres, le développement économique (moyenne annuelle supérieure à  5% au cours de la dernière décennie) et également dans la construction de la démocratie. "Tout le monde ne s’en rend pas compte, mais l’Afrique s’améliore peu à peu", a indiqué le professeur. La coordinatrice du Cercle de l’Égalité Raciale de l’Unb ( Núcleo da Igualdade Racial da UnB) Deborah Silva Santos a attiré l’attention sur l’application de la Loi 10.639/03 qui a rendu obligatoire le cours d’histoire et de la culture AfroBrésiliennes dans les écoles publiques et privée de l’enseignement de base  . Deborah a également souligné l’importance des relations culturelles et politiques entre le Brésil et le continent noir.

Traduit du Portugais par Guy Everard Mbarga

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