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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
22 juin 2008

Barack et les noirs Latino-Américains

Texte traduit de l'Espagnol par Guy everard Mbarga

Le racisme dont souffrent les 150 millions de noirs en Amérique Latine et dans les Caraïbes persiste malgré une batterie de traités internationaux, de proclamation et de dénonciations.

À présent vient s’ajouter un élément clé symbolique qui pourrait faire la différence : la candidature du démocrate Barack Obama à la présidence des États-Unis.


S'il remportait les élections de novembre, comme le prédisent certains sondages, Obama passerait à l'histoire comme le symbole de l'ascension politique des noirs dans le monde. Quelque chose de semblable s'est déjà produit en Amérique Latine avec une autre minorité, celle des indigènes, qui occupent actuellement une présidence et d'autres positions de pouvoir, des situations impensables il y a quelques décennies.


Même si aucune enquête n’indique quelle est l'opinion et les attentes des noirs de cette région par rapport à Obama, certaines autorités locales afrodescendantes ont déclaré à titre individuel que sa victoire serait un signal  encourageant pour ses frères de race.
Le démocrate Obama a évité des discours radicaux contre le racisme dont souffrent des millions (de noirs), car cela ne semble pas être utile pour obtenir des votes. Cependant, l’évidence de la persistance de la discrimination  dans son pays est accablante.


Le taux de pauvreté des Noirs aux États-Unis où ils représentent 12,3% de la population est trois fois plus élevé que celui des blancs, et le taux de chômage est le double. Les études indiquent qu’il y a dans ce pays deux fois plus de probabilités de mourir d’accident, d’homicide ou de maladie pour les afrodescendants que pour les blancs.

Dans les pays d’Amérique Latine et de

la Caraïbe

où les Noirs représentent 30% des habitants, la situation est encore pire. Aux très rares postes de responsabilité politique et dans les entreprises qu’ils occupent s’ajoutent des chiffres de marginalisation qui sont indiscutables.
On estime que 90% d’entre eux sont pauvres, ont un accès aux emplois moins rémunérés et présentent les niveaux d’éducation très faibles.

La population afro latine et afro caribéenne a une “forte densité, mais peu de résonnance”, en plus d’être grandement discriminée, indique une enquête de

la Commission

Économique pour l’Amérique Latine et

la Caraïbe

(Comisión Económica para América Latina y el Caribe).


La plus grande partie des Noirs latino-américains se concentre au Brésil et au Venezuela.


Dans le premier pays, la population blanche est 2,5 fois plus riche que la noire, en Colombie 80% des afrodescendants vivent dans la pauvreté extrême et à Cuba, ils vivent dans les pires habitations et occupent les emplois les moins rémunérés.


Dans l’île caribéenne où la justice et l’égalité ont pendant des décennies constitué le fondement du discours officiel, le racisme reste présent et s’est même intensifié au cours de la dernière décennie, reconnait une étude de l’Académie des Sciences de ce pays.


À la différence des indigènes qui au cours des dernières années ont conquis des espaces politiques importants, les noirs, qui les dépassent largement en nombre ont peu de pouvoir, des organisations atomisées et leur situation reçoit moins d’attention. S’il existe effectivement des traités, des engagements et des programmes sociaux visant à faire disparaitre leur exclusion, beaucoup d’entre eux restent théoriques.


Durant la domination coloniale européenne en Amérique Latine et dans les caraïbes, les noirs occupèrent le niveau le plus bas de la pyramide sociale. Cette hiérarchisation, qui plaçait les blancs au sommet reste présente dans une plus ou moindre mesure, en plus des préjugés sur leur infériorité raciale présumée.


Mais la présence politique d'Obama, qui est e fils d'un père Kenyan et d’une mère blanche de l'État du Kansas pourrait être un  stimulant pour certains changements en dehors des États-unis. Et ce, malgré les réticences que le candidat a provoqué au sein de la communauté noire de son pays.

Parmi les activistes américains, on se demande si Obama est “suffisamment noir”ou non. Certains radicaux questionnent son ascendance maternelle et son discours tolérant et inclusif sur les thématiques raciales.


Pour ne pas éloigner les votants, le candidat s'est démarqué de son pasteur et leader spirituel, Jeremiah Wright, selon lequel les États-unis sont dirigés par des principes racistes.

Obama a le charisme et tient un discours de rénovation générale et générationnel qui dépasse le fait de sa négritude. Mais malgré cela, son accession potentielle à

la Présidence

représentera un des coups symboliques les plus durs contre le racisme dont souffrent des milliers de noirs dans le monde et en Amérique Latine.

http://www.exonline.com.mx/diario/columna/244988

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