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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
16 juillet 2006

ZUMBI, Marron Nègre

 

 

Zumbi Dos Palmares

 

1695. Le vieux nègre au cheveu blanc fume sa pipe appuyé contre un mur de pierre. Il fume et regarde les petits noirs qui courent sur la cour se faire réprimander par leurs mères. Il fume et se souvient... "Il y a déjà cent ans que fut fondé Palmares. La sagesse d'Exu, la force d' Ogún et la ruse d' Oxosse nous font vivre... Et nos frères continuent d'arriver... "Comme il y a cent ans, cinquante ans ou vingt ans, hier plusieurs noirs sont encore arrivés à Palmares... Ils y viennent car ils veulent devenir des êtres humains.

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"Nous ne sommes pas des choses, nous avons notre histoire", ont-ils l'habitude de dire.

 

Ils fuient les mauvais traitements des plantations de canne à sucre qui s'étendent dans le nord-est du Brésil. Terre du soleil brûlant : forêt, désert et montagnes.

 

 

 

Ils ne veulent pas laisser leur cœur et leur âme dans les moulins. Ils se font marrons et se dirigent vers les montagnes à la recherche de la liberté de cette nation noire communautaire constituée de six villes : Macacos qui est la capitale, Subupira, Dambrabanga, Obenga, Tabocas et Arotirene.

Chacune d'elle est dirigée par un chef et  les assemblées populaires définissent la direction à prendre.

Ils cultivent le haricot, le maïs, le manioc et le tabac; ils élèvent des poules et des porcs.

La palme africaine qui couvre la montagne leur offre sa noblesse: les feuilles servent pour le toit, les murs et pour le lit; les fibres servent de matière pour le tissage de vêtements et de paniers; la pulpe du fruit sert d'aliment et la noix donne l'huile.

Ils sont une trentaine de mille, libres, maîtres de leur propre monde. Ils travaillent pour leur compte... et se reposent aussi, car "le blanc ne vient pas ici, s'il vient, le diable se lèvera et les coups vont pleuvoir".

Au son des maracas, des tambours et des campanillas ils chantent et dansent; ils vénèrent leurs orixas, défendent leurs conquêtes avec les armes... et dans la nuit, ils mettent le feu dans les plantations de cannes à sucre... "Lorsque le jour se lève, de loin sur le littoral, on aperçoit la fumée", pense le vieux noir, en souriant ironiquement et en lâchant quelques bouffées de fumée...

Les portugais sont préoccupés: en cent ans, plus de trente expéditions militaires ont essayé de détruire Palmares... elles ont échoué.

Certaines fois, les soldats-chasseurs de nègres finiront par devenir fous, engloutis par la forêt, d'autres incendieront des villages vides en croyant avoir vaincu...

Chaque fois ils pensent avoir gagné... ils ne vainquent pourtant que l'ombre qui apparait et disparait.

Ni les hollandais qui ont occupé Pernambuco pendant de nombreuses années, ni les portugais n'ont réussi à faire tomber Palmares...

Lorsqu'ils obtenaient quelques prisonniers, les hollandais les crucifiaient et les portugais les mutilaient pour faire peur à ceux qui étaient encore. "Quand les hollandais firent leur invasion –se souvient le vieux-, les portugais voulaient nous accorder la liberté pour que nous combattions à leurs côtés. Ils croyaient qu'on allait accepter... cette guerre n'était pas la nôtre, quelque eut été le vainqueur, il nous aurait maintenu en esclavage".

Certaines des expéditions contre Palmares étaient commandées par des noirs esclaves auxquels on donnait la liberté pour liquider leurs frères...

D'autres croisées étaient dirigées par des métisses orgueilleux comme ce capitaine qui en 1677 déclarait à ses troupes avant le départ: "La nature a fait les esclaves pour qu'ils obéissent et ils ne pourront pas résister. Si nous en finissons avec eux, il y aura des terres pour planter notre propre canne à sucre, des noirs pour le travail et l'honneur pour tous ".

Il est revenu défait... Et comme la victoire n'arrive pas, ils initient des pourparlers de paix... L'année suivante, à Recife, le gouverneur de Pernambuco représente la couronne portugaise, le chef Ganga Zumba représente Palmares, et l'évêque sert d'intermédiaire.

Un accord est trouvé: "Les sanctuaires de Palmares seront délogés. Tous ceux qui y sont nés sont déclarés libres. Ceux qui portent la marque du feu incandescent redeviennent la propriété privée de leurs maîtres ". Des trente milles habitant de Palmares, seuls cinq mille acceptent l'accord.

"Le traitre méritait la mort, ce grand diable Ganga Zumba", pense le vieux nègre, et ses yeux s'illuminent.

Zumbi, chef de Macacos et neveu de Ganga n'accepte pas ce qu'il considère comme une trahison. "Je ne crois pas à la parole de mes ennemis qui ne se croient même pas entre eux", dit-il à ceux qui restent... "Dix sept ans ont passé, et la résistance tient. Zumbí continue d'appliquer la justice du feu dans les champs de canne à sucre", pense le vieux.

Et alors qu'il se souvient et se réjouit dans ses pensées, à Recife se prépare la plus grande expédition militaire dont on a souvenir. 

Jorge Domingos, un métisse qui avait été contracté par la couronne portugaise pour exterminer les indigènes rebelles dans le désert de Pernambuco et du Río Grande du Nord, exécuteur de sa besogne, est appelé pour détruire Palmares.

Terres, noirs à vendre ordres religieux et grades militaires sont les récompenses en jeu.

On vide les prisons et les pauvres de tous les recoins viennent grossir l'armée la plus grande qui ait jamais été formée au Brésil.

Dix mille hommes: indiens, noirs et métisses -les européens commandent mais ne luttent guère-, traversent la forêt et grimpent la montagne où se trouvent les fortifications des noirs de Palmares.

Les coups de canon qui réussissent à détruire la triple muraille de bois et de pierre  durent plusieurs jours. Après le combat corps à corps, les morts se comptent par milliers, d'autres en essayant de s'échapper glissent dans le précipice; il yen a aussi qui s'y jettent, préférant la mort à l'esclavage; très peu réussissent à s'enfuir...

Le vieux noir tombe les larmes aux yeux demandant aux orixas de protéger Zumbí de l'acharnement ennemi...

De la côte, on peut voir la fumée qui surgit de la montagne tandis que les flammes ravagent Palmares. Le chef Zumbí a réussi à s'échapper et il s'engouffre dans la forêt et réunit ses frères.

Il y restera l temps de reconstruire les rêves... Une voix court parmi les esclaves, qui dit que "la mort ne peut toucher Zumbi"... Mais un jour, alors que le soleil est en train d'apparaitre arrive un noir dans la forêt, ami de Zumbi à Macacos.

Zumbi l'embrasse, le traître lui plante son poignard dans le dos. Les soldats lui coupent la tête et l'accrochent sur une lance.

Ils la portent à Recife pour l'exhiber sur la place: "Ils comprendront ainsi que Zumbí n'est pas immortel", crient-ils.

Le vent souffle très vite dans les ruines de Palmares. Le feu a tout ravagé... ceux qui ont vaincus pensent qu'avec Zumbí est morte la mémoire de Palmares... Et ils se trompent encore une fois, comme auparavant.

Les frères du chef disent que Zumbi continue de cheminer parmi les esprits et des fois, il décide d'apparaître ici-bas.

Tant qu'un homme en exploitera un autre, il sera présent ici, entre le palmes, chantant le chant des labours, dansant au son des tambours, dirigeant son peuple entre le ciel et la terre... Les chefs des rebellions à venir continueront de s'appeler Zumbi...

Aujourd'hui, lorsque mille ou deux milles agriculteurs sans terre du nord occupent une propriété ou envahissent un village des dépôts d'aliments, certains se souviennent de Zumbi.

Il est sur la route, descend dans les temples de candomblé, descend dans la rue et dirige les révoltes en fumant son charuto (Cigare). Tant qu'un homme exploitera un autre homme, il continuera d'apparaitre à travers les temps...

Traduit de l'Esapgnol par Guy everard Mbarga

Rebeliones Indígenas y Negras en América Latina ©Kintto Lucas 1ª edición, Ediciones Abya Yala, 1992, 2ª edición, Ediciones Abya Yala, 1997 3ª edición, Ediciones Abya Yala, 2000 4ª edición, Quincenario Tintají, 2004

Kintto Lucas est écrivain et journaliste né à Salto, Uruguay. Prix Latino américain de Journnalisme José Martí 1990. Plume de la Dignité 2004 octroyé par l'Union Nationale des Journalistes de l'Équateur. En Uruguay, il fut membre du Consejo Editorial del Semanario Mate Amargo. Il vit depuis 1992 à Quito ou il a été Éditeur Culturel et Éditorialiste du journal Hoy et éditeur da Revista Chasqui, en plus d'avoir chroniqueur dans les journaux El Comercio de Quito et Expreso de Guayaquil.

Il est actuellement correspondant de l'Agence de Presse Inter Press Service (IPS) et directeur du bimensuel Tintají de Quito. Certains des livres écrits par lui : La rebelión de los indios, traduit vers l'anglais avec le titre We Will Not Dance on Our Grandparent's Tombs. Indigenous uprisings in Ecuador (Nus ne danserons pas sur les tombes de nos grands parents : rebellions indigènes en Équateur ); Rebeliones indígenas y negras en América Latina; Mujeres del siglo XX, Apuntes sobre fútbol, Plan Colombia, La paz armada y El movimiento indígena y las acrobacias del coronel.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
A
REVOLUÇÃO QUILOMBOLIVARIANA ! <br /> Viva! Chàvez! Viva Che!Viva! Simon Bolívar! Viva! Zumbi!<br /> Movimento Chàvista Brasileiro<br /> <br /> Manifesto em solidariedade, liberdade e desenvolvimento dos povos afro-ameríndio latinos, no dia 01 de maio dia do trabalhador foi lançado o manifesto da Revolução Quilombolivariana fruto de inúmeras discussões que questionavam a situação dos negros, índios da América Latina, que apesar de estarmos no 3º milênio em pleno avanço tecnológico, o nosso coletivo se encontra a margem e marginalizados de todos de todos os benefícios da sociedade capitalista euro-americano, que em pese que esse grupo de países a pirâmide do topo da sociedade mundial e que ditam o que e certo e o que é errado, determinando as linhas de comportamento dos povos comandando pelo imperialismo norte-americano, que decide quem é do bem e quem do mal, quem é aliado e quem é inimigo, sendo que essas diretrizes da colonização do 3º Mundo, Ásia, África e em nosso caso América Latina, tendo como exemplo o nosso Brasil, que alias é uma força de expressão, pois quem nos domina é a elite associada à elite mundial é de conhecimento que no Brasil que hoje nos temos mais de 30 bilionários, sendo que a alguns destes dessas fortunas foram formadas como um passe de mágica em menos de trinta anos, e até casos de em menos de 10 anos, sendo que algumas dessas fortunas vieram do tempo da escravidão, e outras pessoas que fugidas do nazismo que vieram para cá sem nada, e hoje são donos deste país, ocupando posições estratégicas na sociedade civil e pública, tomando para si todos os canais de comunicação uma das mais perversas mediáticas do Mundo. A exclusão dos negros e a usurpação das terras indígenas criaram-se mais e 100 milhões de brasileiros sendo estes afro-ameríndios descendentes vivendo num patamar de escravidão, vivendo no desemprego e no subemprego com um dos piores salários mínimos do Mundo, e milhões vivendo abaixo da linha de pobreza, sendo as maiores vitimas da violência social, o sucateamento da saúde publica e o péssimo sistema de ensino, onde milhões de alunos tem dificuldades de uma simples soma ou leitura, dando argumentos demagógicos de sustentação a vários políticos que o problema do Brasil e a educação, sendo que na realidade o problema do Brasil são as péssimas condições de vida das dezenas de milhões dos excluídos e alienados pelo sistema capitalista oligárquico que faz da elite do Brasil tão poderosa quantos as do 1º Mundo. É inadmissível o salário dos professores, dos assistentes de saúde, até mesmo da policia e os trabalhadores de uma forma geral, vemos o surrealismo de dezenas de salários pagos pelos sistemas de televisão Globo, SBT e outros aos seus artistas, jornalistas, apresentadores e diretores e etc. <br /> Manifesto da Revolução Quilombolivariana vem ocupar os nossos direito e anseios com os movimentos negros afro-ameríndios e simpatizantes para a grande tomada da conscientização que este país e os países irmãos não podem mais viver no inferno, sustentando o paraíso da elite dominante este manifesto Quilombolivariano é a unificação e redenção dos ideais do grande líder zumbi do Quilombo dos Palmares a 1º Republica feita por negros e índios iguais, sentimento este do grande líder libertador e construí dor Simon Bolívar que em sua luta de liberdade e justiça das Américas se tornou um mártir vivo dentro desses ideais e princípios vamos lutar pelos nossos direitos e resgatar a história dos nossos heróis mártires como Che Guevara, o Gigante Osvaldão líder da Guerrilha do Araguaia. São dezenas de histórias que o Imperialismo e Ditadura esconderam. Há mais de 160 anos houve o Massacre de Porongos os lanceiros negros da Farroupilha o que aconteceu com as mulheres da praça de 1º de maio? O que aconteceu com diversos povos indígenas da nossa América Latina, o que aconteceu com tantos homens e mulheres que foram martirizados, por desejarem liberdade e justiça? Existem muitas barreiras uma ocultas e outras declaradamente que nos excluem dos conhecimentos gerais infelizmente o negro brasileiro não conhece a riqueza cultural social de um irmão Colombiano, Uruguaio, Venezuelano, Argentino, Porto-Riquenho ou Cubano. Há uma presença física e espiritual em nossa história os mesmos que nos cerceiam de nossos valores são os mesmos que atacam os estadistas Hugo Chávez e Evo Morales Ayma,Rafael Correa, Fernando Lugo não admitem que esses lideres de origem nativa e afro-descendente busquem e tomem a autonomia para seus iguais, são esses mesmos que no discriminam e que nos oprime de nossa liberdade de nossas expressões que não seculares, e sim milenares. Neste 1º de maio de diversas capitais e centenas de cidades e milhares de pessoas em sua maioria jovem afro-ameríndio descendente e simpatizante leram o manifesto Revolução Quilombolivariana e bradaram Viva a,Viva Simon Bolívar Viva Zumbi, Viva Che, Viva Martin Luther King, Viva Osvaldão, Viva Mandela, Viva Chávez, Viva Evo Ayma, Viva a União dos Povos Latinos afro-ameríndios, Viva 1º de maio, Viva os Trabalhadores e Trabalhadoras dos Brasil e de todos os povos irmanados.<br /> O.N.N.QUILOMBO –FUNDAÇÃO 20/11/1970<br /> quilombonnq@bol.com.br
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M
j'ai visité palmares il y a quelques années. J'ai écrit un roman sur la guerre menée par Zumbi contre les Portugais pour la première grande résistance noire historique contre la traite négrière. Le roman s'articule autour de l'histoire de Dendera qui a aussi lutté vaillament.<br /> Je cherche un éditeur. Pouvez-vous me conseiller un éditeur brésilien qui pourrait accepter un manuscrit en français?<br /> michèle
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A
Bonjour<br /> <br /> J'aurais souhaité pouvoir utiliser ce texte comme base du spectacle d'un atelier " cirque en famille " que nous développons dans le quartier de la Madeleine d'Evreux ( 27 ) Eure France.<br /> Y a-t-il des autorisations spécifiques a obtenir ?<br /> <br /> cordialement<br /> <br /> Annelisabeth
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