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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
6 juin 2006

Sciences : Enquête sur " l’énigme africaine" dans la communauté noire uruguayenne

L'hôpital Clínicas étudie les symptômes comme les brulures, la douleur et la dilatation de l'estomac

Andrés Urioste

Helicobacter pylori c'est son nom scientifique. Il s'agit d'une bactérie qui se trouve dans tous les corps humains et la gastrite est l'une des maladies les plus connues qu'elle provoque. Les personnes de race noire ont une "particularité" qui fait que la bactérie se comporte "différemment" dans leur organisme. C'est pour quoi ils font l'objet d'une étude de la communauté  scientifique. En Uruguay, c'est la Chaire de Gastroentérologie de la Faculté de Médecine qui mène la recherche.
Jusqu'à présent, seules  20 personnes ont pu franchir les deux étapes de cette étude qui se déroule au quatrième étage de l'Hôpital de Clínicas. Les enseignants en charge de la Clinique Gastroentérologie de la Faculté de Médecine y reçoivent en consultations pour des symptômes précis : brulure ou douleur à l'entrée de l'estomac, dilatation ou pesanteur de l'estomac après chaque repas et sensation de digestion lente.

Les scientifiques américains et européens l'appellent  "l'énigme africaine". L' Helicobacter pylori représente un défi pour les médecins de ces pays dont 90% de la population en souffre, alors que l'organisme des personnes de race noire présente une particularité qui fait qu'ils ne vont pas jusqu'à en mourir. 

En Uruguay, l'étude est réalisée dans le cadre d'un projet réalisé à l'Hôpital de Clínicas à la recherche de l' Helicobacter pylori : "la bactérie qui affecte l'estomac et qui peut provoquer la gastrite et des ulcères, entre autres maladies", indique Andres Urioste, Technicien en  Radiothérapie et membre de l'équipe de santé de Mundo Afro à LA REPUBLICA .

"C'est une bactérie que nous avons tous,  le mieux qu'elle peut provoquer c'est une gastrite,  le pire c'est le cancer de l'estomac".

L'Uruguay est le premier pays à réaliser cette étude après l'Afrique et ce qu'on tente de "découvrir" c'est la raison pour laquelle cette bactérie se comporte de façon différente sur des populations distinctes. 

Les études réalisées jusqu'à présent démontrent que la bactérie s'associe à la pauvreté dans certains endroits, et parmi les populations blanches comme en Europe ou aux Etats-Unis, le cancer arrive plus rapidement. Cependant, dans les zones pauvres et peuplées de noirs, cette maladie ne se développe pas.

"Les professionnels se demandent "pourquoi?"; dans ce cas l'ethnie  joue le rôle de facteur protecteur et pourquoi, lorsqu'il  y a cancer, ce n'est jamais dans la même proportion que dans d'autres communautés".

A partir de la réponse qui en sortira, les professionnels uruguayens cherchront à déterminer quelle pourrait être la capacité développée par les organismes de ces personnes face à la bactérie, "s'il s'agit d'une capacité propre due à un conditionnement biologique quelconque ou est-ce pour une autre raison, qui jusqu'à présent n'a pas trouvé d'explication".

Le résultat sur les populations africaines est résumé ici : "Ils ont tous la bactérie, mais aucun d'eux ne mourra parce qu'il l'a". "Dans ce pays, il a déjà été démontré que la population noire présente une résistance particulière à cette bactérie", indique Urioste.

L'étude en Uruguay est à mi parcours de son déroulement, et il reste encore cinq mois de recherches, puis les prélèvements (échantillons) obtenus seront transférés dans des laboratoires aux États-Unis.

Pour que l'étude soit une réussite, les chercheurs ont besoin de disposer d'un nombre précis  de volontaires, ou au moins de deux fois le nombre de ceux qui sont déjà enregistrés pour l'instant ( 20 ). 

L'étude qui se déroule au quatrième étage de l'Hôpital de Clínicas ne concerne que les personnes de race noir ayant 18 ans et plus, de lundi à vendredi entre 8 heures et midi. Si pendant la consultation et après l'étude de gastroentérologie on découvre que le patient a la dite bactérie, un traitement gratuit lui sera administré pendant le temps nécessaires les mois suivants. * 

Traduit de l'Espagnol par Guy Everard Mbarga

Publié en avril 2006 -

http://www.larepublica.com.uy/lr3/?a=nota&n=207032&e=2006-04-03

Interdit de reproduire sans mon autorisation - guymbarga@hotmail.com

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